En termes de relations de voisinage, on a connu plus apaisé : à Marseille, dans l'impasse des Olivettes (4e arrondissement), Hervé Street a parmi ses voisins, une policière particulièrement prompte à dégainer son carnet de contraventions pour le verbaliser. En deux ans, elle lui en a dressé une bonne cinquantaine, pour stationnement gênant ou «très gênant». Ces PV sont totalement injustifiés, estime Hervé, qui s'en est ému auprès de nos confrères de La Provence.

Voilà un peu plus de deux ans que la fonctionnaire de police multiplie ainsi les contraventions à l'encontre de ce dirigeant de société de transport. Il n'est d'ailleurs pas le seul à être soumis à ces verbalisations en cascade. Dans l'impasse, d'autres habitants ont eu droit à la même «punition», même si Hervé Street est le seul à qui la policière a infligé 56 amendes allant de 35 à 135 euros. Cet «acharnement» l'a poussé à alerter l'IGPN à trois reprises. Mais la police des polices juge que les PV ont été rédigés en bonne et due forme.

Seules 23 contraventions peuvent encore être contestées

Le tribunal de police, auprès duquel il a comparu cette semaine, n'a pas non plus fait preuve de compassion à l'égard du Marseillais. Plusieurs amendes ont été classées sans suites ou prescrites, et seules 23 peuvent encore être contestées. Au micro de BFM Marseille Provence, Hervé Street se désole : «On me fait venir pour un tiers de PV qui ont été classés il y a deux ans. Peut-être qu'aujourd'hui on va prendre une décision qui sera remise en cause dans 2-3 ans sans respecter l'État de droit. C'est la République bananière».

Hervé a pourtant des arguments à faire valoir pour justifier ses contestations : certains PV sont incomplets, d'autres sont même inexacts. Comme celui dressé pour stationnement gênant sur une voie de bus... alors qu'il n'y a aucune voie de bus dans l'impasse. Mais le ministère public a réclamé la relaxe sur seulement quatre des 23 contraventions et une condamnation pour les 19 autres. Le délibéré doit être rendu le 12 mars. Dans l'attente, l'avocat d'Hervé Street dénonce un «acharnement incompréhensible» et affirme que son client se retrouve dans une situation «d'insécurité juridique».