
Dans la bataille des produits d'épargne, l'assurance vie fait toujours figure de placement préféré des Français, avec un encours qui a dépassé cette année les 2 000 milliards d'encours. Mais dans la panoplie de l'épargnant français, on trouve également de plus en plus de Plan d'épargne retraite (PER). En cinq ans d'existence, il a déjà séduit 7,3 millions de Français, avec un fonctionnement assez proche de celui de l'assurance vie : l'épargnant peut répartir ses économies entre un fonds euros (garantie en capital) et des unités de compte (UC), investies sur des placements plus risqués (actions, immobilier, etc.).
Toutefois, s'il est possible de retirer son capital à tout moment avec une assurance vie (pour financer un achat immobilier, un mariage, un voyage…), l'épargne est en revanche bloquée sur un PER, en principe jusqu'à la retraite, même s'il existe des cas de déblocage anticipé, notamment pour l'achat de sa résidence principale. Ces deux produits d'épargne long terme, tous deux commercialisés par des banques ou des assureurs, présentent également des abattements fiscaux semblables pour les successions (avec peut-être un avantage pour le PER). Malgré ces points communs, ils ne vous coûteront néanmoins pas le même prix.
«Un niveau (de frais) plus élevé que celui observé sur l’assurance vie»
C'est ce que rappelle le premier rapport annuel de l'Observatoire des produits d’épargne financière (dépendant du Comité consultatif du secteur financier (CCSF)), publié le mardi 1er juillet. A partir des données de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le rapport met en lumière que les frais de gestion des PER sont en moyenne plus élevés que ceux que l'on retrouve en assurance vie. Ces frais, payés annuellement sur le capital total épargné, servent à rémunérer l'assureur pour la gestion des fonds.
Or, en 2023, ces frais étaient en moyenne de 0,73% sur les fonds euros et de 0,91% sur les UC pour les PER, «soit un niveau plus élevé que celui observé sur l’assurance vie», note le rapport, puisque sur ce dernier produit, ils étaient respectivement de 0,64% et 0,85% en moyenne. Si l'Observatoire n'explique par cet écart, on peut imaginer que l'assurance vie, plus souple et permettant de financer de nombreux projets, serve davantage de produit d'appel aux assureurs, et soit pour cette raison moins chargée en frais.
Outre les frais de gestion, il existe également des couches de frais supplémentaires communes à ces deux produits (frais sur versements, frais propres aux UC, etc.). Mais en simulant deux investissements d'un même montant sur un PER et une assurance vie, l'OPEF arrive à la conclusion que sur 5 ans, l'ensemble de ces frais pèsent davantage en PER qu'en assurance vie : -1,93% d'incidence sur la performance pour le premier, contre -1,16% pour la seconde. Il faut toutefois garder à l'esprit qu'il s'agit ici de moyennes, et que certains PER, notamment proposés par des acteurs digitaux, ont considérablement raboté les frais. C'est le cas par exemple du PER Placement-direct (0,6% de frais tout compris sur le fonds en euros et les UC), du PER Matla de Boursobank (0,5% de frais de gestion annuels maximum) ou encore du PER Ramify (0,65% sur le fonds euros et les UC), ou encore d'Ampli-PER Liberté (0,65% sur le fonds euros).




















