
Mayday, Mayday ! Les cours de Bourse poursuivent leur dégringolade en ce mercredi 9 avril, date de l'entrée en vigueur des droits de douane annoncés par Donald Trump la semaine passée : le Nikkei 225 a clôturé en baisse à -3,93%, le CAC 40 à -3,35%. De leur côté, les principaux indices américains sont parvenus à limiter la casse à l'ouverture (le Dow Jones reculait de 0,1%), voire à rebondir (le Nasdaq gagnait 0,1%, le S&P 500 0,35%), mais sans effacer les pertes massives de la semaine passée.
Un trou d'air boursier qui pourrait en prime durer, compte tenu des risques d'inflation et de récession que font peser ces nouveaux tarifs douaniers : «Les entreprises sont en pleine incertitude, on ne sait pas comment vont finir les négociations, comment vont se réorganiser les chaînes de production à l'échelle mondiale, etc.», pointe Souleymane-Jean Galadima, co-fondateur de Sapians, un family office digital. Aussi, si la zone de turbulence se poursuit, quelle stratégie adopter pour garder le cap ? Y a-t-il des comportements d'investissement à adopter ou au contraire à bannir ?
«Stop ou encore ?»
En cas de chute libre du cours de vos actions, la principale question qu'il vous faut trancher est celle du «stop ou encore» : faut-il vendre avant que cela ne baisse davantage, ou au contraire garder sa position en espérant un rebond ? Pour Ambroise Lion, directeur général d'IG France, une plateforme de trading, cela va grandement dépendre de votre horizon d'investissement : «Nos clients qui ont des positions de long terme tiennent bon, car ce n'est pas sur ce mouvement de marché que leur stratégie est fondée, ils restent donc investis, voire continuent à investir. A l'inverse, ceux qui espéraient un gain à court terme sortent de leurs positions.»
Pour ces derniers, il y en a effet un biais comportemental dangereux à éviter, l'effet de disposition, c'est-à-dire conserver trop longtemps une position perdante. Pour l'éviter, «les investisseurs avertis ont l'habitude de paramétrer un "stop garanti" qui va couper automatiquement leur position dès que se produit le scénario négatif qu'ils avaient anticipé», explique Ambroise Lion. Pour donner une idée du seuil de déclenchement de l'ordre de vente, on peut appliquer la règle du «un pour trois» : pour une espérance de gain de 10%, on pourra paramétrer un «stop» dès qu'il y a plus de 3% de baisse sur le sous-jacent.
Rester investi est statistiquement la meilleure solution pour les investisseurs long terme
En revanche, pour les investisseurs qui ne craignent pas d'encaisser des pertes pendant un temps indéterminé, rester investi est aussi une possibilité attrayante, car solder ses positions trop tôt fait courir le risque de rater un potentiel rebond des marchés actions : «Une étude de BlackRock montrait que sur 20 ans, ce sont les 10 meilleurs jours de Bourse qui génèrent le plus gros de la performance, et que celle-ci est divisée par deux si on les rate. Or, sur ces 10 jours, 60% arrivent dans les deux semaines qui suivent un des pires jours de Bourse», souligne Souleymane-Jean Galadima.
Attention toutefois, il faut également prendre des précautions pour profiter d'un putatif redécollage des cours, en particulier éviter l'effet «FOMO (fear of missing out)» : «Au moment où ça repart, on a envie de prendre part à ces opportunités, mais cela peut être très dangereux si on ne le prépare pas suffisamment, il faut analyser le marché, le sous-jacent, placer une limite, mettre un peu de rigueur pour éviter que ce sentiment ne soit dévastateur», avertit Ambroise Lion. Autrement dit, s'il ne faut pas paniquer quand les marchés décrochent, il faut aussi éviter l'euphorie qui pousserait à acheter tout et n'importe quoi quand ils reprennent de l'altitude.




















