A chaque sommet, la même question revient indéfiniment : est-il trop tard pour monter dans le train ? Bitcoin a touché un nouveau plus haut historique le 7 octobre, à plus de 124 000 dollars. Le précédent record datait d'à peine un mois plus tôt, le 14 août, avec un pic à 123 000 dollars. Et depuis le 8 mai dernier, la «reine des cryptos» n'est pas retombée sous la barre des 100 000 dollars. Est-ce à dire qu'elle ne le fera plus jamais, en continuant de voler de record en record, au bonheur des investisseurs qui souhaiteraient surfer sur la vague ?

Impossible à dire avec un actif si volatil. Rappelons quand même que suite à la crise boursière déclenchée par les annonces de Donald Trump sur les droits de douane, Bitcoin avait chuté jusqu'à atteindre 75 000 dollars, soit 50 000 dollars de moins que son cours actuel. Un grand écart, mais qui était avec le recul un bon «timing» pour investir : «A chaque cycle, c’est la même chose. Les gens vendent en masse quand le cours baisse, alors que c’est justement le moment de se repositionner», soupire Nicolas Marchesse, cofondateur de la plateforme cryptos Wigl.

Signaux positifs mais avec une prise risque toujours élevée

A l'inverse, plus on achète à un cours élevé, plus, statistiquement, les chances de réaliser une plus-value se réduisent, si l'actif ne monte pas encore plus haut. Toutefois, des signaux positifs semblent favorables pour les mois à venir : «Trois grands facteurs influencent actuellement le cours du Bitcoin : la politique américaine pro-crypto, la baisse du dollar, et la dynamique globale des marchés financiers», explique Jean Meyer, fondateur de Deblock, un compte courant intégrant un portefeuille crypto.

Du côté politique, la sénatrice républicaine Cynthia Lummis a annoncé cette semaine que les Etats-Unis pourraient commencer les achats de Bitcoin «à tout moment». Une décision qui pourrait encore pousser Bitcoin à la hausse, tout comme la dégringolade du dollar qui se poursuit : quand la valeur du billet vert recule, les investisseurs ont tendance à se tourner vers un actif comme Bitcoin réputé anti-inflationniste, car sa quantité est limitée. Enfin, historiquement, la performance de Bitcoin semble aussi corrélée à la bonne santé de la Bourse américaine, qui se porte à merveille (+13,5% depuis le 1er janvier pour S&P 500).

Néanmoins, attention à l'excès de confiance : «L’erreur la plus fréquente, c’est de se laisser emporter par l’euphorie. Quand le marché explose, certains veulent investir des montants déraisonnables. On essaie de les mettre en garde», avertit Chloé Desenfans, co-fondatrice de Wigl. Pour éviter de trop risquer, il reste nécessaire de limiter son exposition, même si on est optimiste : «Pour les profils prudents, on recommande 1 à 2% de son portefeuille investi en crypto, pas plus. Pour les profils équilibrés, plutôt entre 3 et 5 %. Et pour les plus dynamiques, on peut aller au-delà, jusqu'à 10%, mais à condition d’être prêt à accepter une forte volatilité.» Et pour moins subir les montagnes russes, l'investissement progressif, via la technique du DCA (dollar cost averaging), soit investir un petit montant, mais de façon régulière, reste à privilégier.