En Bourse, le secteur de la défense suscite de plus en plus l’attention des investisseurs en actions. Toutefois, à court terme, «il est très difficile d’y voir clair», relève Guillaume Law-Yee, analyste financier chez Optigestion, interrogé par Capital. En Bourse, les valorisations actuelles des actions des sociétés cotées du secteur de la défense semblent en effet démesurées sur plusieurs titres phares, portées par un afflux massif de capitaux et des attentes très spéculatives. «L’environnement est extrêmement volatil : le moindre signal géopolitique, qu’il s’agisse d’une escalade ou au contraire d’une désescalade, peut entraîner des mouvements de marché brutaux», fait valoir l’expert.

Les actions du secteur de la défense sont soumises à des aléas. Et nous manquons d’informations tangibles et fiables sur l’évolution des conflits en cours. «Un armistice dans un grand conflit actuel pourrait faire chuter brutalement les anticipations sur le secteur de la défense, tandis qu'une intensification simultanée des tensions les renforcerait», souligne Guillaume Law-Yee. Dans tous les cas, l’incertitude géopolitique rend toute prévision à court terme extrêmement difficile : tous les scénarios restent ouverts, selon lui.

En Bourse, le secteur de la défense bénéficie d’une belle visibilité à long terme

En revanche, à long terme, la visibilité sur le secteur de la défense en Bourse est bien plus forte et structurante, alors que les carnets de commandes des grands groupes de défense sont aujourd’hui remplis pour plusieurs années. «Les enjeux sont devenus nationaux, stratégiques et pérennes : la guerre en Ukraine a joué un rôle de déclencheur, mais le mouvement est désormais global et structurel», selon l’analyste financier, qui note que plusieurs faits viennent renforcer cette tendance. Le nouveau secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a déclaré que l’effort budgétaire devrait à l’avenir être supérieur à 3% du PIB, tout en rappelant que la règle actuelle reste celle des 2%.

L’Allemagne a débloqué un fonds exceptionnel de 100 milliards d’euros, tandis que la Pologne veut graver dans sa Constitution un budget de défense de 4% de son PIB. «La France, via sa loi de programmation Militaire 2024-2030, prévoit une augmentation de plus de 40% de son budget sur 7 ans, à hauteur de 413 milliards d’euros. Même des pays historiquement neutres comme la Finlande investissent massivement», souligne Optigestion.

A court terme, une rechute des actions du secteur de la défense n’est pas exclue

Ces investissements massifs dans la défense traduisent un changement de paradigme durable, alors que la souveraineté militaire redevient une priorité stratégique. «Ce retour en force du concept de défense nationale implique une réindustrialisation de l’armement en Europe, des efforts soutenus de modernisation des équipements, et une redéfinition complète des chaînes logistiques», fait valoir la société de gestion, pour qui, dès lors, même si les valorisations en Bourse des actions du secteur de la défense «peuvent sembler tendues à court terme, il est difficile de dire que ces sociétés cotées soient survalorisées dans une perspective à long terme».

Les flux budgétaires sont garantis, les contrats sont pluriannuels, et la demande semble désormais structurellement installée. «Le marché de la défense s’inscrit donc dans une dynamique de croissance de long terme qui en fait un secteur prometteur en Bourse, pour les investisseurs en actions patients», juge Optigestion. Les lecteurs de Momentum, la lettre d’investissement premium quotidienne de Capital sur la Bourse, ont pu réaliser des gains massifs en Bourse sur plusieurs actions du secteur de la défense, achetées à de très bons timings. Notre sélection d’actions en Bourse a grimpé plus vite que le CAC 40 ces derniers mois. En optant pour un abonnement annuel, 5 mois sont offerts. Pour en profiter, il suffit de cliquer sur le lien ci-après.