
«Face à la déconsommation structurelle d’alcool, on doit diversifier nos activités, témoigne Paul Alary, responsable marketing de Château Gassier, qui a créé un comedy club dans son domaine au pied de la montagne Sainte-Victoire. Les événements nous permettent de faire découvrir notre site autrement. C’est aussi une manière de rendre accessible la culture à la clientèle locale éloignée des villes.» Cette tendance des domaines de Provence à ouvrir leurs portes pour devenir des destinations touristiques s’inscrit dans la volonté globale du CIVP, le Conseil interprofessionnel des vins de Provence, qui a fait de l'œnotourisme un de ses axes stratégiques pour 2025.
«C’est un sujet pris à bras le corps par tous les domaines viticoles depuis le Covid», confirme Marie Mascré, présidente de l’agence Sowine qui réalise tous les ans un baromètre de la consommation d’alcool des Français. Si le Bordelais et la Bourgogne sont en tête des destinations prisées par les amateurs de vin, la Provence n’est pas en reste, citée en troisième position par les visiteurs britanniques, derrière Bordeaux et la Champagne.

Des lieux prestigieux et des propriétés familiales à visiter en Provence
Si la région compte quelques lieux prestigieux comme le Château La Coste, centre d’art contemporain dans les Bouches-du-Rhône, ou le Château de Berne, Relais et Châteaux multi-primé dans le Var, de plus petites maisons développent des offres culturelles. Le Château d’Astros, propriété familiale depuis neuf générations, connue pour son apparition dans le film “Le Château de ma mère”, propose des visites en 4x4 dans ses 700 hectares de nature. Le lieu sert aussi de décor à des guinguettes champêtres et des concerts acoustiques.
Le Château Sainte-Roseline, propriété d’Aurélie Bertin, référente oenotourisme au CIVP, expose une collection d’art contemporain en plein air et abrite une chapelle rénovée par la Fondation Maeght dans les années 1960, recelant une magnifique mosaïque de Marc Chagall. La propriété accueille une trentaine de mariages par an, des séminaires d’entreprises, des concerts dans les vignes, des “after” sous les platanes en été, dans les chais en hiver.
Sources de souvenirs et des émotions, ces événements créent notoriété et fidélisation. Autre avantage : «L’oenotourisme fonctionne toute l’année, en lien avec le tissu local», se félicite Aurélie Bertin. Elle en appelle cependant à une simplification de la réglementation pour pouvoir notamment ouvrir un restaurant. «Actuellement, il faut demander un changement de statut d’activité agricole à touristique», souligne-t-elle.
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