
Entre touristes et habitants, dans les Dolomites, en Italie, la tension monte. Agacés de voir leurs pâturages écrasés par des randonneurs peu scrupuleux, quatre habitants de la région du Val Gardena ont décidé eux-mêmes d’arriver à leur fin, selon le journal italien Corriere Della Sera. Pour cela, ils ont installé eux-mêmes un tourniquet payant, afin d’accéder aux pâturages et aux sentiers, et plus particulièrement au monte Seceda, un endroit particulièrement populaire sur Instagram. Une solution radicale, qui n’a pas fait l’unanimité.
Désormais, l’entrée dans les pâturages coûte 5 euros, et les randonneurs peuvent payer par carte ou téléphone. Le tourniquet automatisé a été installé sans autorisation, mais pas de manière improvisée. La mesure répond à un ras-le-bol général de longue date des habitants face au tourisme de plus en plus agressif, devenu ingérable pour les habitants. «On ne peut plus continuer comme ça», résume l’un des propriétaires dans le journal italien. Selon lui, les touristes et randonneurs laissent leurs détritus, détériorent les refuges de montagne, et abîment les pâturages. Notamment en raison de la beauté de l’endroit et de sa popularité sur Instagram, l’affluence touristique est de plus en plus importante. Le péage sauvage est donc un acte de protestation face aux touristes qui ne font pas attention aux lieux.
Un geste qui divise
Ce péage provoque des réactions contrastées. Du côté des élus locaux, s’ils comprennent le ras-le-bol des habitants, ils sont aussi inquiets du précédent que cela crée, et de la complexité de ce cas. Le péage empêchant l’accès à une zone protégée, il faudrait en effet une autorisation administrative pour l’installer. Par ailleurs, un autre chemin est toujours accessible librement pour se rendre dans les pâturages en question, alors cela limite les effets que pourrait avoir une interdiction complète d’accès à ces zones.
Enfin, le président de l’association de défense de la montagne Lia da Mont s’inquiète également du précédent que cela crée, et d’une éventuelle reproduction de péages privés, qui changerait ainsi l’accès à la nature. La province de Bolzano, elle, a fait entendre sa désapprobation face à cette initiative, qu’elle a jugée illégale. Le 8 août prochain, une réunion est prévue dans la province afin de sortir de cette situation.


















