
MaPrimeRénov' rencontre le succès, et de ce fait, certaines dérives se développent. Selon BFM, des experts découvrent parfois lors de visites des dossiers douteux pour obtenir cette aide, avec des projets de travaux largement exagérés pour bénéficier de plus grosses sommes, alors qu’une telle ampleur de travaux n’était pas nécessaire. Selon un expert mandaté interrogé par la chaîne, lors d’une visite à Aubevoye, dans l’Eure, il se rend parfois compte que les devis ne collent en fait pas à la réalité des travaux nécessaires.
Ce sont des dossiers qui font état d’équipements très vieux, ou d’un manque total d’isolation… alors qu’après inspection, la réalité est très loin d’être aussi critique que ce que décrit le dossier. Ainsi, l’expert rencontre le cas d'un propriétaire d’une maison dont l’auditeur a fait un devis surgonflé, qui réclamait 49 000 euros de travaux, soit la subvention maximale possible, compte tenu de ses revenus. Or les équipements présents dans la maison ne justifiaient pas de tels travaux. À Saint-Eure, l’agglomération voit des demandes d’accompagnateurs Rénov’ affluer, venus de l’autre bout du pays : des demandes incomplètes, aux devis très étroitement ficelés. Et selon Anne Terlez, vice-présidente de l’agglomération, «100% des dossiers déposés par des MAR extérieurs au département sont frauduleux». Des négligences et des approximations qui détériorent l’efficacité du dispositif.
Une lutte contre les fraudes incomplète
L’Anah affirme pourtant disposer des outils nécessaires pour analyser les audits et mobiliser des instructeurs spécialisés. Au niveau national, ce sont 10 à 15% des projets qui sont contrôlés, sur place, après les travaux. Pourtant, les élus pointent du doigt des injonctions contraires, qui demandent à la fois d’accélérer les rénovations tout en renforçant les contrôles.
Pourtant, avec la massification d’audits bâclés, les contrôles semblent nécessaires pour que MaPrimeRénov ne finance pas des travaux inutiles.



















