Dominique Schelcher est en colère. La dernière publicité de son concurrent Leclerc ne passe pas auprès du patron de Coopérative U. Au micro de RMC, le 3 juillet 2025, le dirigeant n’a pas caché son ire. «Je regrette la dernière pub comparative de Leclerc qui compare des choux et des carottes. Elle est trompeuse pour le consommateur», a-t-il pesté. Et pour cause, dans la vidéo en question, on peut voir deux tickets de caisse avec des produits similaires, mais dans des ordres de prix bien différents.

Or, cette publicité serait malhonnête d’après Dominique Schelcher. En effet, «il compare des produits premiers prix à (...) des produits de notre marque U derrière lesquels il y a des producteurs français, de l’origine France», affirme-t-il. Le patron appelle de ses vœux que l’on compare ce qui est comparable, et donc entre les prix de la marque repère de Leclerc et celle de son enseigne. Le spécialiste de la grande distribution Olivier Dauvers a décidé de se pencher sur ce cas sur son site. Sa conclusion est sans appel, si l’on prend en considération uniquement les marques repères, «le résultat est toujours en faveur de Leclerc, mais beaucoup plus faiblement : 2 % d’écart vs 8 %».

Une directive de 2006 qui encadre la publicité concurrentielle

Il n’en reste pas moins que Dominique Schelcher ne compte pas en rester là. Dénonçant la malhonnêteté intellectuelle de son homologue de Leclerc, le patron de Coopérative U assure qu’ils sont «en train de s’expliquer». «Qu’on se batte à la loyale oui, mais qu’on ne trompe pas les gens qui doivent garder notre confiance», résume-t-il.

Certains d’entre vous pourraient surtout s’étonner qu’il soit possible de mettre en valeur son entreprise de grande distribution au détriment d’une autre dans une publicité. Eh bien, sachez que c’est possible depuis près de vingt ans. Ainsi, une directive européenne l’autorise depuis 2006. Toutefois, elle doit respecter un cahier des charges strict. Par-dessus tout, la publicité en question ne doit pas être trompeuse.