Tiktokeurs, à vos CV ! Ce samedi, les centres Leclerc organisent un immense job dating dans toute la France. Au total 5000 postes sont à pourvoir, dans près de 480 magasins. «L'an dernier, 4500 embauches ont été réalisées le jour J», assure Nathalie Bordais, adhérente du magasin de Concarneau, également chargée des questions de ressources humaines au sein de la coopérative Leclerc. Et contrairement à ce qu'on pense, la grande distribution ne recrute pas seulement des caissières -on parle d'ailleurs d'hôte ou hôtesse de caisse.
Alors que l'enseigne a frôlé les 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2024, elle est au défi de trouver les bons profils pour accompagner sa croissance et occuper les nouveaux métiers qui sont les siens. Et voyez: les spécialistes des réseaux sociaux font partie du mouvement!
Près de 200 postes de pâtissier, une cinquantaine de pharmaciens
Forcément, parmi les postes à pourvoir samedi 15 mars, une grande majorité relève encore du trio de fonctions les plus classiques d'un hypermarché : hôte de caisse, employé commercial et préparateur de commande pour les Drive. Le déploiement des rangées de caisses automatiques n'a pas encore éteint les besoins. Mais pas seulement. «A côté des trois métiers qu'on cherche en grande quantité et régulièrement, de nouveaux métiers émergent, dans la communication, la maintenance et les métiers de bouche», confirme Nathalie Bordais. L'enseigne recrute notamment de nombreux talents pour ses rayons frais et traditionnels. Les magasins sont par exemple à la recherche de plus de 300 bouchers, près de 200 pâtissiers, quelque 150 poissonniers. Mais le développement de la marque à la conquête de nouveaux marchés, comme la parapharmacie, justifie aussi que le mouvement offre des CDI à une cinquantaine de pharmaciens.
Pour autant, ces métiers restent des domaines dans lesquels les hypermarchés ne sont pas totalement novices. A l'inverse, le fait que Leclerc recrute des experts des réseaux sociaux, est bien moins intuitif. Pourtant, depuis le carton d'audience des publications de Thomas Cambou et Noémie Jegou, deux collaborateurs du Leclerc de Pont-L'Abbé (@leclercpontla), dont plusieurs vidéos ont dépassé les 10 millions de vues, le concept fait des émules. Les as d'Instagram et TikTok qui habitent en Indre et Loire peuvent déjà affûter leur discours: le magasin de Joué-lès-Tours recherche son futur "community manager". «Vous êtes créatif(ve), réactif(ve), et avez une excellente maîtrise des outils de gestion des réseaux sociaux et des outils de suivi », indique l'annonce du magasin, sur le site qui agrège les offres du mouvement pour cette quatrième édition de La Grande Rencontre.
Avec l'avènement des bornes de recharge automobile, de nouveaux besoins
D'autres profils surprenants ont une carte à jouer ce week-end: par exemple les spécialistes de la consommation énergétique des bâtiments. Avec le développement des bornes de recharge automobile et des ombrières photovoltaïques sur les parkings, les adhérents ont besoin d'équipes pour piloter l'affaire et surveiller la réglementation sur le sujet. On recherche notamment un "energy manager" à Ivry-sur Seine. S'il n'est pas besoin de se présenter avec un CV, il faut peut-être venir en véhicule électrique pour avoir une chance de décrocher le poste ?
Moins pénible, c'est possible : "On ne m'a jamais autant dit merci que depuis que j'ai instauré ça"
Inattendus ou non, tous ces jobs ne sont pas forcément synonymes de conditions de travail pénibles. Certes, la grande distribution reste un secteur où les amplitudes horaires sont larges et le télétravail impossible. Il sera également difficile de postuler comme caissière en demandant à ne pas travailler le samedi. Mais de nombreux adhérents se mobilisent pour faciliter l'équilibre entre vie pro et vie perso. Certains testent la semaine de cinq jours pour garantir à leurs équipes deux jours consécutifs de "week-end". «C'est l'avancée la plus importante et possible à réaliser, pour améliorer l'équilibre entre vie pro et vie perso», estime Nathalie Bordais.
Dans son magasin de Concarneau, elle teste aussi depuis trois ans, le travail du soir. Plutôt que d'embaucher à 5h du matin, donc de devoir se lever à 4h ou avant, elle propose aux employés commerciaux qui le souhaitent de passer en nocturne : de 17h à minuit. Ce serait bien meilleur pour le rythme biologique. En tous cas, la trentaine de salariés de son magasin qui ont opté pour ce système en sont ravis. «On ne m'a jamais autant dit merci que depuis que j'ai instauré ça et les quatre dames de plus de cinquante ans qui ont choisi d'y passer, ont gagné dix ans d'âge sur leur visage», se réjouit Nathalie Bordais. Une initiative que les nouveaux community managers recrutés ce week-end pourront sans hésiter faire connaître.
