
Une patère, un miroir, une plante d'intérieur, une lampe… A peine arrivée dans sa nouvelle famille, Mary Poppins ne fonce pas chez Ikea, ou Jardiland. Pour décorer sa chambre, elle puise dans son sac magique tous les accessoires nécessaires. Surpercalifragilistic ! Bientôt, tout le monde pourra (quasiment) faire comme elle, grâce au lancement de Poppins. Disponible depuis cette semaine, cette appli permet de mettre en relation ceux qui cherchent un objet et ceux qui, à proximité, en ont un exemplaire inutilisé. Un genre de Leboncoin du partage, avec des économies à la clé, ou un revenu complémentaire pour celui qui loue ses trésors.
Outils de bricolage, jardinage, accessoires de petit-électroménager, matériel de puériculture, équipements sportifs, jeux de société… «On a au moins 10 000 objets chacun, qui sont utilisés moins d'une fois par mois, pour 80% d'entre eux. Maintenant avec Poppins, ce sera plus stylé d'aller emprunter ou louer, plutôt que d'acheter», revendique Lucie Basch, la cofondatrice de Poppins. Déjà à l'origine du concept des paniers anti-gaspillage alimentaire TooGoodToGo, la trentenaire espère inspirer un nouveau mouvement sociétal et «créer le réflexe du partage».
Un agrégateur de l'offre disponible, des professionnels de la location aux bricothèques municipales
Le partage est ici un terme global, qui regroupe des services marchands ou non marchands. Sur Poppins, il sera donc possible de prêter gracieusement, ou de louer ses affaires. Poppins souhaite agréger toutes les offres disponibles dans un même quartier, qu'il s'agisse de professionnels de la location, de particuliers bien équipés, ou de services publics tels que des ludothèques ou bricothèques, quand elles existent. Offres gratuites et payantes vont donc cohabiter. L'entreprise se rémunérera sur les locations, en prenant un pourcentage du service, compris entre 15 et 20%. Pour les utilisateurs, le bénéfice sera aussi bien économique (économies réalisées pour les emprunteurs, ou petits revenus pour les loueurs) qu'écologique, en utilisant mieux les objets déjà produits.

Un marché qui pourrait centupler en seulement cinq ans !
Pour le moment, les acteurs traditionnels de la location, ou les grandes enseignes qui ont une offre de location disponible, ne sont pas présents sur Poppins. L'idée étant de rentrer progressivement leurs catalogues pour densifier l'offre, et de leur mettre à disposition une plateforme de mise en relation efficace. Car derrière la volonté fort sympathique de prêter ou louer, la mise en œuvre n'est pas toujours simple. Que se passe-t-il si l'objet revient cassé ? Comment organiser un paiement sécurisé entre les deux parties? C'est en levant ces freins qu'une appli comme Poppins compte déverrouiller le partage. Les équipes ont donc développé un service client disponible en cas de problème et un partenariat avec la Maif pour assurer les partages. «Il faut que le partage devienne un geste malin et tendance, donc que ce soit facile, fiable et fun», estime Lucie Basch.
A ce jour, de nombreux acteurs du commerce, comme Decathlon, Bocage ou Boulanger testent des modèles de location, sans avoir trouvé la martingale. Mais c'est un marché prometteur. «L'économie du partage pèse 4 milliards d'euros en Europe et on considère que ce modèle va être multiplié par près de 100 d'ici 2030, pour atteindre 335 milliards d'euros», assure la jeune femme. Avec Poppins, elle compte prendre une part de ce gâteau en train de grossir.



















