
Le débat ayant trait à la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSBA) revient sur le devant de la scène. Il y a quelques mois, plusieurs compagnies avaient alerté sur les risques liés à sa hausse. Mercredi 30 juillet, Ryanair a mis sa menace à exécution et annoncé une réduction de 13% de sa capacité en France pour l'hiver 2025 avec «l'arrêt de ses opérations» dans trois aéroports (Bergerac, Strasbourg et Brive). Cela va se traduire par 750 000 sièges en moins et 25 lignes annulées.
Une décision qui est très mal passée auprès de la ministre du Tourisme, rappellent Les Echos, Nathalie Delattre assurant que «Ryanair avait un plan de suppression de vols depuis un moment» et que la compagnie irlandaise low cost profitait de la situation. Mais Ryanair n’est pas la seule à s’opposer à cette TSBA. Pour rappel, cette taxe s'applique en France pour des vols intérieurs, à destination de l'Europe et à l'international et est prélevée directement sur les prix des billets d'avion des passagers. Ce qui fait donc mécaniquement augmenter les tarifs des compagnies aériennes. D’autant que le 1er mars dernier, elle est passée de 2,63 euros à 7,40 euros.
«Un impact négatif» pour le tourisme en France
Raison pour laquelle le directeur général d’Air France monte à son tour au créneau. Comme l’ont repéré nos confrères, à l’occasion de la présentation des résultats semestriels du groupe, Ben Smith a estimé que cette taxe avait «un impact négatif pour l’économie et le tourisme en France». Surtout, il assure que depuis six mois, «le marché évolue mal». Bien qu’Air France-KLM ait fait état de résultats financiers solides avec un bénéfice net s’élevant à 401 millions d'euros au premier semestre, Ben Smith considère que la hausse de la TSBA aura un impact sur le résultat d'exploitation annuel compris entre 90 et 170 millions d'euros.
Il ajoute que «toutes les compagnies aériennes souhaitaient une baisse des taxes en France.» Toutefois, avec un bénéfice net qui a quadruplé en un an, soulignent Les Echos, le groupe se porte bien. Air France-KLM a bénéficié de la baisse des prix du carburant et d’une forte activité. En outre, le chiffre d'affaires en hausse de 6,9% à 15,61 milliards d'euros, et au premier semestre, le résultat d’exploitation a atteint 409 millions contre seulement 24 millions à la même période en 2024.
Des réservations en baisse cet été
En revanche, si le nombre de passagers transportés est en hausse de près de 6% au deuxième trimestre, les réservations pour l’été sont en baisse. C’est peut-être pour cela que Ben Smith met en cause la taxe de solidarité sur les billets d’avion. En outre, le groupe est confronté à d’autres taxes aux Pays-Bas. Le hub néerlandais de Schipol impose des taxes fortes d’aéroports, ce qui a pour conséquence de déplacer le trafic vers d’autres aéroports, regrette Air France-KLM.



















