Peu importe qu’elles aient choisi le modèle le plus abordable, un Lino banane en cuir de chèvre (360 euros), ou le plus onéreux, le Jerry en cuir de python à 2.000 euros, les fashionistas savourent le plaisir de posséder un morceau de luxe sorti des ateliers de Jérôme Dreyfuss. Cette marque indépendante a encore échappé à l’appétit des géants Kering ou LVMH. Ceux-ci se disputent le marché colossal de la maroquinerie de luxe qui, selon un rapport Allied Market Research, devrait passer de 60 milliards d’euros en 2018 à 92 milliards en 2026.

Une bataille à coups de campagnes marketing XXL qui n’a pas sa place dans les locaux de Jérôme Dreyfuss situés dans le IIIe arrondissement de Paris. Ce passionné d’architecture les a entièrement conçus et voulu écoresponsables. « Nous sommes des artisans, explique Jérôme Dreyfuss. Mon amour du métier, c’est l’amour de l’artisanat, pas l’amour de l’industrie. J’ai besoin de la main de l’homme et c’est pour cela que nous n’avons pas d’usine et ne travaillons qu’avec des ateliers. »

© SP/Jérôme Dreyfuss

Dans son bureau, qui est aussi son studio de création, des centaines de peaux, de toutes les couleurs, de tous les grains, attendent de passer entre ses mains. Loin du côté diva de certains stylistes, l’homme sait prendre de la distance par rapport à son travail, il est abordable, plein d’humilité et… vraiment drôle. Le genre de garçon que l’on aimerait avoir dans sa bande d’amis mais dont l’image ne résume sans doute pas le personnage. Car, derrière sa décontraction, on sent poindre une ambition affirmée qui ne se limite pas à l’essor de sa marque florissante.

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