
Chaque année, c’est la même rengaine ? Au moment tant attendu du départ en vacances, les symptômes se multiplient : fatigue, migraines, douleurs musculaires, nausées ou encore états grippaux ? C’est peut-être la «maladie des loisirs» ou le «syndrome du paradis». Théorisée par plusieurs chercheurs néerlandais dont Ad Vingerhoets, cette «maladie» toucherait 2 à 3% de la population. Dans une étude scientifique publiée dans la revue médicale Psychotherapy and Psychosomatics en 2002, les psychologues néerlandais ont interrogé près de 2 000 personnes représentatives de la population néerlandaise afin d’étudier les causes de ce «syndrome du paradis».
Pour Jeanne, jeune active rennaise, les symptômes se manifestent «souvent un ou deux jours avant le départ en congés». Elle ressent alors «une fatigue intense, des maux de tête accompagnés d’un mal de gorge», qui peuvent persister pendant «trois à quatre jours» avant qu’elle ne puisse vraiment profiter de ses vacances. À 26 ans, elle se dit aussi «très sensible» aux changements de températures.
Selon les psychologues néerlandais, ces symptômes apparaissent principalement chez les personnes ayant une «charge de travail élevée» et une «incapacité à s’adapter à la situation de non-travail». Les plus touchés par ces symptômes seraient les «perfectionnistes (...) qui s’engagent beaucoup et qui ont un sens aigu des responsabilités», ajoutent les chercheurs. Ajoutez à cela la charge de travail qui peut parfois s’alourdir à quelques jours du départ en congés. Autre explication : «Il est possible que vous prêtiez moins attention à ces signaux» au travail qu’en vacances, une fois le stress et la concentration mis de côté, a précisé Ad Vingerhoets, interrogé par Ouest France. Cela pourrait expliquer pourquoi, une fois arrivés en vacances, la fatigue et les maux de tête vous frappent de plein fouet.
La «maladie des loisirs» ou le signal d’alarme d’un travail trop stressant
Aucune étude n’est venue appuyer l’analyse menée par les chercheurs néerlandais depuis les années 2000. Difficile donc de qualifier cet ensemble de symptômes de «maladie». Par ailleurs, ces symptômes peuvent aussi bien être liés aux changements d’environnement qui s'opèrent au départ en vacances. Le chassé-croisé des touristes, les changements de températures, la climatisation… peuvent alors entraîner des affections comme un rhume ou des problèmes digestifs et ce, même en plein mois d'août.
Si vous pensez souffrir de la «maladie des loisirs», il est urgent de profiter de ce repos bien mérité non pas pour multiplier les activités mais plutôt pour vous reposer. En cas de symptômes importants, il est recommandé de consulter un médecin. Les chercheurs néerlandais proposent quant à eux de pratiquer un sport au début des vacances ou du week-end, dès le vendredi, pour détendre le corps et la tête. Dans les pages d’Ouest France, Ad Vingerhoets affirme que «la première étape est la prise de conscience». «Il faut se dire : je semble souffrir de cette maladie et cela a peut-être quelque chose à avoir avec la manière dont je perçois mon travail». Ces légers symptômes seraient donc davantage le signe d’un travail trop épuisant ou stressant, et la «maladie des loisirs» pourrait servir de facteur déclencheur pour réévaluer son approche du travail.



















