
Une nouvelle baisse des taux se profile-t-elle à l’horizon ? Le gouverneur de la Banque de France a expliqué ce vendredi 12 septembre qu'au vu des risques actuels de nature à faire fluctuer l'inflation européenne, une nouvelle baisse de taux de la BCE au cours des prochaines réunions était «tout à fait possible». «Rien n'est anticipé à l'avance, mais il est tout à fait possible qu'il y ait une autre baisse de taux dans les réunions qui viennent», a déclaré François Villeroy de Galhau sur BFM Business, estimant que, concernant l'inflation, «les risques sont plutôt à la baisse dans le futur proche».
Le gouverneur a tenu ces propositions au lendemain du maintien de ses taux directeurs par la Banque centrale européenne. L'inflation «se situe actuellement autour de l'objectif à moyen terme de 2%» et les perspectives d'inflation sont «globalement établies», avait observé la banque centrale. François Villeroy de Galhau a souligné qu'il avait été «beaucoup discuté», au cours de cette réunion, des risques dans les deux sens pesant sur l'inflation.
Vers une inflation sous la barre des 2% ?
«Nous avons été plusieurs, dont moi, à souligner les risques plutôt à la baisse sur l'inflation dans le futur proche», a-t-il ajouté, et de nature à la faire passer sous 2%. Il a ainsi cité «l'appréciation de l'euro contre le dollar : chaque fois que l'euro s'apprécie de 3 centimes contre le dollar, et c'est à peu près ce qu'on a vu depuis le mois de juin, ça fait au moins 0,1% d'inflation en moins».
Il a également évoqué «la montée des importations chinoises à relativement bas prix», qui ont «augmenté de 12% sur un an pendant» les trois derniers mois de 2025. Parallèlement, «nous avons regardé s'il y avait des risques d'inflation à la hausse», a poursuivi le gouverneur, jugeant «clair» que «l'accord (…) conclu avec les États-Unis fin juillet (imposant des droits de douane de 15% aux produits européens entrant aux Etats-Unis, NDLR) n'entraînera pas, lui, d'inflation supplémentaire en Europe». «Donc les risques à la hausse sur l'inflation me paraissent plus faibles que les risques à la baisse».
Il a estimé qu'en matière de taux, la BCE devait, «plus que jamais, montrer (…) un pragmatisme agile», c'est-à-dire «décider en fonction des données et des prévisions» mais être «prêt(e) à bouger s'il le faut». Il a rapporté que «l'interprétation des marchés» après le statu quo de jeudi avait «peut-être montré une certaine exagération dans l'interprétation restrictive» : l'euro a grimpé, les marchés semblent avoir compris que les taux de la BCE seraient sur pause pendant une durée prolongée.


















