Le secrétaire américain à la Défense est mis en cause dans la faille de sécurité ayant permis à un journaliste de participer en toute discrétion à une discussion secret défense sur Signal le mois dernier. Mais selon la presse outre-Atlantique qui en a fait ses choux gras le 21 avril, Pete Hegseth a également, le même jour sur une autre boucle Signal, partagé des informations sensibles concernant les frappes américaines au Yemen... avec sa femme – journaliste – et son frère.

Ce nouveau SignalGate plonge l'ancien présentateur de Fox News, novice en politique et protégé de Donald Trump, dans un scandale interne qui met le Pentagone en ébullition. Depuis le premier SignalGate du 15 mars, Hegseth, 44 ans, fait l’objet d’une enquête interne au Pentagone, souligne Paris-Match. Ces nouvelles révélations surgissent alors que, d'après le New York Times, des fonctionnaires du Pentagone avaient averti le ministre qu’il ne devait pas discuter d’informations concernant des frappes au Yémen sur la messagerie cryptée, moins sûre que les canaux officiels utilisés habituellement.

Trump continue de défendre son secrétaire à la Défense, mais jusqu'à quand ?

Loin de faire profil bas, Pete Hegseth avait balayé les accusations de faille de sécurité, allant même jusqu'à dénoncer la médiatisation de l'affaire : «C’est ce que fait la presse. Elle prend des sources anonymes, d’anciens employés mécontents, et elle essaie de blesser et d’attaquer les gens et de ruiner leur réputation». Jack Reed, membre démocrate de la commission des forces armées du Sénat, a demandé à l’inspecteur général du Pentagone d’inclure les dernières allégations dans son enquête. «Si cet incident est avéré, il s’agit d’un nouvel exemple troublant du mépris inconsidéré du secrétaire Hegseth pour les lois et les protocoles que tous les autres membres de l’armée sont tenus de respecter», a-t-il écrit dans un communiqué.

Donald Trump, lui, n'en démord pas : le chef du Pentagone fait «un travail formidable». Mais va-t-il le défendre longtemps ? Trois conseillers proches de Hegseth ont été accusés la semaine dernière d’avoir divulgué des informations classifiées et poussés vers la sortie. Un autre a lui-même claqué la porte en fustigeant «la déloyauté et l’incompétence» de Pete Hegseth. Le mécontentement a gagné le Congrès, y compris dans les rangs républicains. Des fonctionnaires du ministère ont, en outre, témoigné de disputes, blocages bureaucratiques, délations... Les réductions budgétaires commandées par Donald Trump à Elon Musk ne vont pas apaiser les tensions : jusqu'à 200 000 suppressions de postes pourraient être actées dans la Défense. Peut-être 200 001 ?