En pleine présentation des orientations pour le budget 2026, Sandrine Rousseau n’est pas passée au travers de la polémique. En cause, ses propos tenus le 11 juillet dernier sur le plateau du Média. Invitée à réagir sur l’adoption de la loi Duplomb, la députée écologiste de la IXe circonscription de Paris a créé la polémique, souligne BFMTV, en répondant : «Je n'en ai rien à péter de leur rentabilité et puis je pense que ce n'est pas le sujet.» Pour rappel, la loi Duplomb-Menonville a été adoptée le 8 juillet dernier, permettant notamment de réintroduire des pesticides dont un néonicotinoïde.

Sur le plateau du Média, Sandrine Rousseau s’est offusquée de cette adoption, jugeant que «tout (était) revenu en arrière». Elle ajoute : «Alors qu'on est dans un moment de bascule, on est en train de reculer et ce gouvernement aura une responsabilité inouïe», dénonçant au passage la «trumpisation du gouvernement». La députée écologiste a abordé le sujet d’un néonicotinoïde en particulier, l'Acétamipride qui est «un peu le chlordécone d'aujourd'hui (qui) va rester dans la terre et va polluer l'eau», selon elle.

La rentabilité «par des produits chimiques» : «c’est de l'argent sale»

«C'était à la demande de la FNSEA uniquement, pas du tout à la demande de la Confédération paysanne, des apiculteurs, donc on a l'impression que nous n'avons pas de ministre de l'Agriculture, mais que c'est la FNSEA au ministère», a fustigé la députée. Regrettant l’explosion du nombre de cancers chez les enfants, Sandrine Rousseau s’en est donc prise ensuite à la rentabilité des agriculteurs : «La rentabilité de l'agriculture par des produits chimiques, au détriment des sols, de la biodiversité, de notre santé, ce n'est pas de la rentabilité, c'est de l'argent sale.»

Une sortie qui a provoqué l’ire de nombreux députés du Rassemblement national notamment, Julien Odoul rappelant que «beaucoup d'agriculteurs vivent avec 300 euros par mois» et que «l'extrême gauche déteste nos agriculteurs». La députée du Lot-et-Garonne, Hélène Laporte, étant aussi très virulente : «Cette haine de ceux qui nourrissent les Français est incroyable.» Quant au patron de la FNSEA, interviewé par CNews, Sandrine Rousseau est «complètement déconnectée» et elle «n’a pas le niveau pour discuter du monde agricole».

Je remets ici l’extrait complet sur la rentabilité des agriculteurs. Je vous sais plus intelligent·es.

Sandrine Rousseau (@sandrousseau.bsky.social) 2025-07-16T07:46:23.267Z

Sandrine Rousseau tente de se justifier

Même la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a réagi sur X, jugeant que les agriculteurs «se lèvent tôt, travaillent dur, nous nourrissent» et qu’ils «sont notre fierté, et ils doivent pouvoir vivre dignement de leur travail». Donc, «non, on n’en a pas rien à péter de leur rentabilité». Face à la polémique, la députée écologiste de Paris a réagi sur le réseau social Bluesky, a repéré le Huff Post, en ajoutant à un extrait plus long que ce qui avait été diffusé : «Je vous sais plus intelligents.»

Dans un deuxième message, elle tente également de se justifier sur le sujet de la rentabilité évoqué. «La rentabilité, ce n’est pas la même question que celle du revenu des agriculteurs. C’est cette course à la rentabilité maximale qui industrialise et tue notre agriculture, qui menace notre santé», ajoute-t-elle. La députée ajoute qu’il est nécessaire de «socialiser en partie le revenu agricole pour protéger celles et ceux qui nous nourrissent». Pour rappel, les députés de gauche ont saisi vendredi 11 juillet le Conseil constitutionnel pour faire annuler la loi, la qualifiant de «menace grave».