Ce week-end, près de 120 000 adhérents Les Républicains sont appelés à voter par vote électronique pour désigner qui de Bruno Retailleau ou de Laurent Wauquiez sera le prochain président du parti. Après trois mois d’une campagne «de guerre des chefs», les deux hommes ont tour à tour répondu aux questions de Darius Rochebin sur le plateau de LCI . L’occasion pour eux de clarifier leur position sur des sujets phares tels que l’immigration, le travail ou encore le RSA.

Celui qui est entré au ministère de l’Intérieur, d’abord dans le gouvernement de Michel Barnier puis de François Bayrou, s’est ainsi dit favorable à la mise en place d’un référendum sur l’immigration. «J’ai toujours indiqué que je souhaitais que l’on puisse y recourir beaucoup plus souvent», a expliqué celui qui se revendique du gaullisme. Alors que la question du travail liée à cette immigration était posée, Laurent Wauquiez s’est démarqué de son adversaire sur le sujet. Alors qu'il plaide pour une «lutte contre l’immigration» et vers une baisse de celle-ci, Bruno Retailleau - qui s’est aussi dit favorable à des régularisations -, a estimé qu’aujourd’hui, en France, nous avons «l’immigration qui est la moins professionnelle, qui est la moins qualifiée». Une position pour laquelle son adversaire à la présidence, s’est prononcé contre. «Bruno Retailleau est favorable à ce qu'on fasse des régularisations. Il s'est exprimé plus dans le sens, au fond, de l'accueil d'une immigration de travail. Moi, je suis contre», a-t-il dit.

Lutter contre l’assistanat

Alors que le chômage est reparti à la hausse et que plus de 500 000 postes restent vacants, le député et ancien président des Républicains (2017-2019) s’est de son côté positionné pour lutter contre «l’assistanat» des personnes actuellement au RSA. «Nous avons 1,8 million de personnes qui sont au RSA. Ma priorité, c'est d'arrêter le piège de l'assistanat et de ramener ces personnes qui sont françaises en direction du travail», a-t-il expliqué, lui qui avait proposé la mesure choc de limiter à deux ans l'accès à cette aide. Et d’ajouter : «La priorité c'est de se tourner vers là pour pourvoir les emplois non pourvus.»

Se rendant pic pour pic de manière interposée, Bruno Retailleau, qui a annoncé qu’il resterait au gouvernement même en cas d’élection à la tête de son parti, a fait savoir qu’il pourrait quitter ses fonctions que dans deux cas : si ses convictions étaient blessées ou atteintes et s’il considère que des intérêts fondamentaux de la nation seraient atteints. Un maintien à son poste fustigé par son adversaire Laurent Wauquiez. «Il souhaite rester ministre de l'Intérieur. C'est sa priorité. Moi, ma conviction, c'est que ça, ce n'est pas cumulable avec autre chose. Parce que l'explosion de l'insécurité et de l'immigration fait du poste de ministre de l'Intérieur un poste à 100 %», a-t-il fait savoir.