
L'âge de départ à la retraite attise les débats dans notre pays, où d'après un sondage Elabe pour BFMTV en janvier, 62% des Français disent vouloir revenir à 62 ans au lieu des 64 ans actuels. Mais d'autres pays européens poussent les curseurs encore plus loin. Champion incontesté de l'âge de départ le plus tardif : le Danemark, qui vient de voter la retraite à 70 ans d'ici à 2040. Pour l'heure, les Danois partent à la retraite à 67 ans, et ils auraient préféré en rester là, à en croire un sondage révélant que deux habitants sur trois étaient contre cet allongement.
Les travailleurs danois nés à partir du 1er janvier 1971 prendront donc leur retraite à 70 ans, conformément au système en vigueur basé sur l'espérance de vie dans le pays et révisé tous les 5 ans. Comme le rappelle RTL, une partie de cette retraite fonctionne par le biais d'un système de capitalisation. En moyenne, les Danois arrêtent de travailler vers 65 ans. Ce modèle séduit d'autres pays européens, dont l'Italie qui dit y réfléchir. Et en France ? Ségolène Royal, interrogée par les journalistes de la radio le 23 mai, ne veut pas en entendre parler. Selon l'ancienne députée, vouloir imiter le modèle danois relève de «la propagande».
Système par capitalisation : «Il faut être prudent et ne pas laisser entrer les fonds d'investissement privés»
Les modèles sociaux des deux pays sont bien trop différents pour qu'on puisse comparer leurs mesures respectives en termes de retraite, estime Ségolène Royal. Le Danemark intègre mieux que la France «les métiers pénibles» souligne-t-elle. «En France, il y a eu recul sur les critères de pénibilité». Et d'ajouter : «Dans le système danois, il y a la retraite à la carte», une piste qu'elle préconise en partie : «Chez nous, dans les métiers de direction ou dans la fonction publique, la retraite est à 68 ans. Pour les métiers qui ont envie de continuer, il faut la retraite à la carte. En revanche, pour les métiers pénibles, il n'y a aucune raison de reculer l'âge de départ. L'écart d'espérance de vie entre les ouvriers et les cadres est de plus de dix ans !»
Pour la finaliste de l'élection présidentielle de 2007, l'âge de départ n'est pas le seul élément à prendre en compte : «Il y a aussi la durée de cotisation obligatoire. Même quand vous arrivez à l'âge légal de départ, si vous n'avez pas assez cotisé, vous ne partez pas à la retraite à taux plein». Egalement questionnée sur la question de la capitalisation, Ségolène Royal s'y montre défavorable : «Il faut être prudent. Ce serait laisser entrer des fonds de pension et des fonds d'investissement privés dans la gestion de nos retraites. Avec la Sécurité sociale, il n'y a pas d'actionnaires auxquels verser des dividendes, pas de détournement des fonds pour les rémunérer». De plus, «en cas de crise financière, quand les fonds de pension font faillite, les gens se retrouvent sans retraite» conclut-elle.
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