Sur TF1, Emmanuel Macron a balayé un certains nombre de sujets lors de l’émission Emmanuel Macron - Les défis de la France. Outre des questions liées aux retraites, à la fin de vie ou encore à la possible nationalisation d’ArcelorMittal, le chef de l’État a également été interrogé sur le conflit russo-ukrainien qui fait toujours rage. Alors que la France, depuis le début du conflit en février 2022, s'est positionnée avec ses partenaires européens comme un soutien à l’Ukraine, Emmanuel Macron n’a pas manqué de rappeler l’aide envoyée sur le front pour aider l’armée ukrainienne. «On a donné énormément d’obus, énormément de systèmes, les fameux canons Caesar qui ont d’ailleurs été reconnus comme étant très efficaces par l’armée ukrainienne», a-t-il expliqué.

Face aux images d’un soldat ukrainien qui demande un soutien militaire plus important de la France, Emmanuel Macron a tenu à être transparent. «On a multiplié par trois la production et aujourd’hui tout ce qu’on produit, part en Ukraine». «On a été récupérer ceux qu’on avait vendus à d’autres pour les envoyer en Ukraine», a-t-il ajouté. Quant au Rafale, fleuron de l’industrie française produit par Dassault Aviation, la France en a déjà produit trois fois plus depuis le début de la guerre.

La meilleure armée européenne

Alors que la Corée du Nord a aujourd’hui livré plus d’obus à la Russie que l’Union européenne à l’Ukraine, Emmanuel Macron a également détaillé les raisons pour lesquelles la France ne dispose pas aujourd’hui de réserves importantes en ce qui concerne les obus. «Notre modèle d’armée n’est pas d’avoir des milliers d’obus car nous avons la dissuasion nucléaire depuis des décennies», a-t-il expliqué. Le président de la République n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler la suprématie de notre pays en la matière. «On a l’armée la plus efficace d’Europe. On a une armée de terre, on a une marine et une armée de l’air et de l’espace remarquables aux meilleurs standards», a-t-il déclaré.

Une armée qui est par ailleurs aujourd’hui indépendante et entièrement autonome sans avoir besoin de dépendre des États-Unis pour ses équipements. «Dans tous les domaines on a une indépendance capacitaire», a noté Emmanuel Macron.

Les intérêts vitaux de la France à la base de la dissuasion nucléaire

La France est l’un des deux seuls pays d’Europe occidentale à détenir l’arme nucléaire - avec le Royaume-Uni -, Emmanuel Macron est également revenu sur sur sa proposition fin février d’ouvrir des discussions sur une possible dissuasion nucléaire européenne. «Je veux engager un débat, mais la France ne paiera pas pour la sécurité des autres, cela ne sera pas en soustraction de ce qu’on a, et la décision finale reviendra toujours à la France», a-t-il rappelé.

Alors que les craintes de voir un repli des États-Unis dans l’aide attribuée à l’Ukraine se font de plus en plus grandes, Emmanuel Macron a rappelé que les intérêts vitaux de la France aujourd’hui à la base de sa stratégie de dissuasion nucléaire, intégraient aussi ceux de ses «principaux partenaires» en Europe. «Depuis qu'une doctrine nucléaire existe […] il y a toujours eu une dimension européenne dans la prise en compte de ce qu'on appelle les intérêts vitaux. On ne le détaille pas parce que l'ambiguïté va avec la dissuasion.»