La prime de Noël sera-t-elle bientôt supprimée pour les bénéficiaires du RSA qui n’ont pas d’enfants ? La question a été soulevée par le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, annonçant le 4 novembre que cette idée serait soumise dans le cadre du projet de loi de finances. Créée en 1998, et bénéficiant à deux millions de personnes, la prime de Noël varie selon la composition du foyer. La semaine dernière, le ministre de l’Economie avait ainsi jugé «raisonnable» de la réserver à «ceux qui croient encore au Père Noël».

Interrogé ce lundi matin dans la matinale de Franceinfo, le locataire de Bercy a réitéré ses propos. Rappelant que la mesure était présente dans le budget, et qu’un débat aurait lieu, Roland Lescure a expliqué : «On s’est dit que la prime de Noël pouvait être réservée à ceux qui ont des enfants, ça ne veut pas dire qu’on va tout couper.» Le ministre a souligné que le gouvernement s’était posé la question de certaines prestations qui «coûtent des centaines de millions d’euros», et donc que la prime de Noël en faisait partie.

Roland Lescure demande aux Français d’être «raisonnables»

Toutefois, le ministre de l’Economie a refusé de «donner l'impression [que le gouvernement] cherche des cibles pour torturer les catégories les unes après les autres». Et d’ajouter : «Ce qu'on a essayé de faire dans ce budget, c'est d'avoir des efforts partagés par tous et toutes.» Un effort de tous les Français nécessaire, a martelé Roland Lescure : «Ce budget vise à faire des efforts limités un peu à tout le monde, avec des efforts accrus particulièrement pour les plus aisés.»

Dénonçant un «réflexe bien français qui est que derrière chaque économie, une population concernée, s’élève contre ça», Roland Lescure a mis l’accent sur la nécessité de rétablir les finances publiques : «Si on ne veut pas reculer pour mieux sauter (…) il faut commencer maintenant», a-t-il indiqué sur Franceinfo, réclamant à tous d’être «raisonnables».

Ce week-end, le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, avait quelque peu rétropédalé en indiquant être «en train de réfléchir à comment cette proposition pourrait évoluer». Il laissait alors ouverte la porte à un retour en arrière si le gouvernement trouvait «une recette qui vient compenser les effets de cette proposition». Depuis qu’elle a été annoncée, cette mesure a suscité l’ire des syndicats notamment.