
C’est tout simplement «le plus haut jamais enregistré». Comme le rapporte Franceinfo en s’appuyant sur la dix-neuvième édition du baromètre énergie-info du Médiateur national de l'énergie, le nombre de personnes en situation de précarité énergétique n’a jamais été aussi élevé. En 2025, plus d’un tiers (36%) des 2 000 ménages sondés «déclarent rencontrer des difficultés pour payer leurs factures de gaz ou d’électricité». C’est donc plus que lors de la crise énergétique qui avait frappé de nombreux ménages à cause de la guerre en Ukraine.
Comment expliquer ces chiffres ? Bien que les prix de l’électricité ou du gaz se soient stabilisés ces derniers mois, ils restent à un niveau toujours élevé et certains foyers ne peuvent toujours pas faire face, détaille Franceinfo. Et contrairement à la crise énergétique de 2023, les mécanismes mis en place pour aider les Français n’existent plus : «Il n’y a plus de bouclier et il y a eu de l’inflation sur les produits alimentaires notamment», met en avant Frédérique Feriaud, directrice générale du Médiateur national de l’énergie.
Une sobriété énergétique «subie»
Ces prix qui «ont considérablement augmenté» représentent même une hausse d’environ 20% par rapport à 2021, ajoute-t-elle. Selon le baromètre du Médiateur national de l'énergie, une très grande majorité des ménages déclare «subir» la sobriété énergétique plutôt que la «choisir». Ils sont près de neuf sur dix à le faire pour «réduire leurs factures» et seulement un tiers pour des «motivations environnementales».
Qui est touché ? De nombreux profils, selon le Médiateur national de l’énergie. «On est souvent dans des profils de familles, de jeunes ou de foyers avec un seul revenu, des personnes également au chômage», décrypte Frédérique Feriaud auprès de Franceinfo, qui évoque des personnes habitant dans des passoires thermiques. Ce sont ces logements «dont le coût de l’énergie est très important». Raison pour laquelle beaucoup de Français ont déclaré avoir «souffert du froid au moins 24 heures dans leur logement l’hiver dernier». Le chiffre est d’ailleurs en forte hausse : 35% cette année, contre 30% en 2024. Il y a cinq ans, ils n’étaient que 14%.
Le Médiateur craint de nombreuses coupures d’électricité
Parmi eux, six sur dix bénéficient du chèque énergie. Or, cette année, il ne sera délivré qu’au mois de novembre (avril en temps normal), ce qui inquiète le Médiateur national de l’énergie, qui craint «davantage d’interventions pour impayés». L’organisme demande expressément «d’interdire les coupures d’électricité en cas d’impayés et à instaurer un droit à une alimentation minimale en électricité» toute l'année. Rien qu’en 2024, 1,2 million de personnes ont été confrontées à des restrictions d’électricité pour non-paiement de leur facture.



















