Grâce aux subventions MaPrimeRénov’, 70 000 logements ont été rénovés entre 2021 et 2023. Toutefois, il existe des disparités concernant ces rénovations, met en exergue la dernière étude publiée par l’Institut Paris Région. Car en réalité, la plupart des rénovations se concentrent sur les logements les plus accessibles techniquement et économiquement. Il s’agit principalement des grands immeubles des années 1960 à 1980. Le parc social est également rénové petit à petit, notamment les passoires thermiques. Mais cette étude montre que les tout petits immeubles sont «très peu représentés parmi les projets de copropriétés rénovées».

Pourquoi ? D’abord parce que peu d’entreprises travaillent sur ce segment, mais également à cause de l’enjeu financier. En effet, rénover une petite copropriété, ou du moins de petits immeubles, coûte plus cher. En outre même si des diagnostics sont parfois mis en œuvre, ils n’engagent pas forcément des travaux. Plus globalement, les coûts de rénovation ont explosé ces dernières années, et malgré la montée en puissance de la rénovation énergétique, les entreprises manquent à l’appel.

Un coût de rénovation fixé en moyenne à 20 600 euros

Selon les chiffres de l’Institut Paris Région, en copropriété, le coût moyen d’une rénovation est très largement en hausse. Pour tous les projets réalisés après 2019, il faut débourser en moyenne par logement 20 600 euros. C’est 9 000 euros de plus qu’entre 2010 et 2014. Pour expliquer ce chiffre, il faut souligner l’impact de l’inflation, mais également la complexité des projets réalisés. Toutefois, selon cette étude, il est plus facile de réaliser des gains énergétiques «tout en restant dans une fourchette budgétaire proche de la moyenne des projets analysés».

A contrario, dans les plus petites copropriétés, une rénovation d’ampleur implique un effort conséquent pour les propriétaires. Selon les résultats de cette étude, les petites copropriétés franciliennes sont «presque deux fois plus coûteuses à rénover et restent un angle mort du marché de la rénovation énergétique». Dans tous les cas, les projets de réhabilitation ou de rénovation sont très souvent conditionnés à deux éléments : l’octroi d’une aide MaPrimeRénov’ ou des subventions.

Vers une consommation énergétique en baisse de 12% ?

La donne pourrait-elle changer ? Des partenariats émergent par exemple entre professionnels du bâtiment afin de capter le marché de la rénovation globale, où certains se spécialisent sur des segments tels que le logement social, le parc privé ou l’ancien. Selon le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), une rénovation globale «standard» de 4,5 millions de logements franciliens permettrait un gain énergétique théorique de 31% de la consommation résidentielle. Cela représente 12% de la consommation énergétique totale en Ile-de-France.

Reste à savoir si cela est possible. A ce jour, les différents scénarios montrent que la seule rénovation du parc énergivore ne serait pas suffisante. «Il est nécessaire d’améliorer la mobilisation des logements qui constituent aujourd’hui l’angle mort du marché de la rénovation énergétique», met en avant l’Institut. Les accompagnements financiers sont également cruciaux. L’Institut Paris Région propose donc des recommandations aussi bien typologiques que transversales.

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