Face aux idées politiques venues de chaque part de l’échiquier politique pour contrer le plan d’économies de François Bayrou, le Medef a lui aussi réuni plusieurs personnalités pour proposer des mesures d’économies qui seraient efficaces pour réduire la dette publique, d’après Le Monde. Parmi elles : réduire le nombre de ministres en exercice de 35 à 23, supprimer 20.000 communes et collectivités locales, réduire d’1,5 million le nombre de fonctionnaires, baisser massivement les impôts ou encore assouplir le recours aux heures supplémentaires. Des propositions chocs, proposées vendredi 29 août par le Medef et le Front économique. Un rassemblement d’économistes et d’entrepreneurs à l’initiative du Medef. Elles sont présentées comme des solutions au «déclin» français et ayant comme objectif de rétablir la compétitivité et la croissance. Mais pour l’heure, leur application paraît très incertaine dans le contexte actuel.

Le Front économique est un projet né en octobre 2024, quand le climat politico-budgétaire s’alourdissait. Le président du Medef Patrick Martin et l’économiste Philippe Aghion avaient alors décidé de «relancer la bataille des idées» pour introduire plus de rationalité économique dans le débat public. Le collectif est aujourd’hui composé d’une soixantaine de personnalités, entrepreneurs et économistes essentiellement. Leur constat est sévère : en vingt ans, la France est passée du 12e au 25e rang mondial pour son PIB par habitant, et occupe maintenant les dernières places du classement en termes de déficit et d’endettement publics, avec pourtant un niveau de service public médiocre.

Des coupes massives dans l’État

Les auteurs du document de travail en question considèrent en fait que le blocage actuellement traversé par le pays est politique, autant qu’économique. Selon eux, un attachement aux rentes et à la protection freinerait toute réforme. Le Front économique appelle donc à un «déverrouillage» de l’économie française, à l’image des transformations opérées ailleurs en Europe. Une feuille de route qui met en avant une cible : réduire les dépenses publiques de 8 points de PIB, soit près de 230 milliards d’euros. Un objectif qui passerait par une réduction drastique du nombre d’agents publics et une réforme du statut de fonctionnaire, limité aux missions régaliennes. D’ici à 2030, selon ce plan, la moitié des recrutements pourraient ainsi être effectués sous contrat.

Pour contrebalancer ces économies, des baisses importantes des impôts sur les entreprises et sur les ménages seraient possibles, et certaines niches fiscales seraient supprimées car jugées inefficaces. Côté social, le Front économique propose d’introduire un âge pivot variable, de rendre les retraites moins généreuses et de faciliter les heures supplémentaires. Pour le collectif, les salariés à temps plein pourraient augmenter leur temps de travail de 8%. Enfin, le plan du Front économique inclut aussi d’élargir les horizons commerciaux, avec une union de libre-échange plus vaste, notamment avec le Mercosur, le Canada et l’Australie. Un programme profondément radical et libéral, qui se veut une porte de sortie de la situation économique actuelle.