Raphaël Zennou a été condamné par le tribunal correctionnel de Marseille, à quatre ans de prison dont trois fermes pour avoir proposé à la location des logements indignes dans le centre-ville de Marseille Il était devenu «un des plus gros marchands de sommeil de Marseille», selon le procureur Guillaume Bricier. Son épouse, Sarah Zennou, a quant à elle était condamnée à trois de prison avec sursis, rapporte France 3.

Tous deux jugés pour «soumission de personnes vulnérables à l’hébergement indigne», ils devront également payer respectivement une amende d’un montant de 50 000 euros et de 25 000 euros et indemniser chaque partie civile à hauteur d’environ 70 000 euros. Le couple, qui ne s’est pas présenté pour entendre le jugement de sa peine, a également vu ses biens immobiliers saisis avec exécution provisoire.

Le prévenu reconnaît «deux ou trois petites erreurs»

Fissures dans les murs, humidité, rats… les conditions dans lesquelles étaient logés les locataires n’avaient rien du luxe. «Ce n’est pas aéré, de l’humidité, des rats partout, les robinets sont cassés, on n’a pas de chauffage», avait ainsi confié au micro de Ici Provence, l’un des locataires qui devait débourser la somme de 660 euros puis 700 euros pour un appartement de trois pièces de 25 mètres carrés.

Ses revenus, le couple les tiraient principalement de l’aide personnalisée au logement (APL) versé aux locataires. Un critère essentiel aux yeux de Raphaël Zennou pour choisir ses locataires, fustigé par le procureur qui a estimé que la constitution du patrimoine immobilier du prévenu s’était faite «sur l’argent de la solidarité nationale». Devant les juges, l’homme âgé de 85 ans avait toutefois reconnu «deux ou trois petites erreurs» après avoir exigé le versement d’un loyer dans un immeuble pourtant visé par des arrêtés de péril. Quant à savoir si ce dernier a des états d’âme, il semblerait, au vu de ses déclarations à un policier qui lui avait rappelé cette interdiction, qu’il n’en a pas. «Si les locataires sont assez bêtes pour payer, moi je ne leur rendrai pas leur argent», avait-il dit.