Démonstration de force russe en mer Baltique. Le ministère de la Défense et les agences de presse officielles ont largement relayé un exercice aérien de grande ampleur mené vendredi 28 novembre au-dessus de la région. Cette manœuvre a été suivie de très près par les forces de défense de l’Otan, rapporte Le Parisien ce lundi 1er décembre. La mission impliquait des bombardiers à longue portée Tu-22M3, équipés de missiles de croisière supersoniques Kh-32, et a déclenché le décollage de chasseurs suédois en surveillance.

«Des bombardiers à long rayon d’action Tu-22M3 des forces aérospatiales russes ont effectué un vol programmé au-dessus des eaux internationales de la mer Baltique», a indiqué le ministère russe de la Défense, précisant que la mission a duré plus de cinq heures. Moscou a également indiqué avoir été escorté par des chasseurs étrangers, s’étonnant de cette réaction alors que la mission s’est déroulée «dans le strict respect des règles internationales de l’espace aérien».

Des bombardiers prêts à frapper des capitales européennes

D’après les données de vol, les bombardiers ont décollé de la base aérienne d’Olenya, sur la péninsule de Kola. Le groupe s’est dirigé vers le sud, en direction de Saint-Pétersbourg, avant de traverser le couloir aérien maritime entre la Finlande et l’Estonie. Les avions ont ensuite survolé l’espace situé entre l’île suédoise de Gotland et la Lettonie, en route vers l’enclave russe de Kaliningrad. Avant d’atteindre le territoire allié, les appareils ont effectué un demi-tour pour revenir par le même itinéraire.

Si l’armée de l’air suédoise n’a signalé aucune manœuvre dangereuse, cet exercice souligne la menace que fait peser la Russie sur la mer Baltique, avec des armes prêtes à l’emploi. Le Tu-22M3 «Backfire-C» est un bombardier supersonique à géométrie variable, capable de transporter des missiles de croisière à longue portée tels que le Kh-22 et sa version modernisée, le Kh-32, détaillent nos confrères. Mis en service dans les années 2010, ce dernier dispose d’une portée estimée à 1 000 km, ce qui lui permet, en fonction de son point de lancement en mer Baltique, de cibler plusieurs capitales européennes.