La Russie aurait commencé à utiliser un nouveau modèle de drone kamikaze fourni par l’Iran : le Shahed-107, un appareil plus compact, plus simple à fabriquer et nettement moins coûteux que les versions précédentes. Selon plusieurs experts militaires, ce drone pourrait devenir une nouvelle source de difficultés pour les forces ukrainiennes. Serhii «Flash» Beskrestnov, spécialiste ukrainien en guerre électronique, affirme que la présence du Shahed-107 est désormais régulièrement observée sur la ligne de front.

Dans un message publié ce lundi 24 novembre sur Telegram, il explique que ces drones ont été fabriqués en Iran en 2024 et que la Russie envisagerait de poursuivre leur production sur son propre territoire, a repéré Le Parisien. Jusqu’ici, Moscou s’appuyait massivement sur les Shahed-136, devenus un élément clé de sa stratégie de frappes à longue portée. Mais le Shahed-107 répondrait à un besoin différent. Selon le média spécialisé The War Zone, ce modèle offrirait une solution plus économique pour mener des attaques de précision à moyenne portée, permettant de couvrir une zone où les capacités russes demeuraient insuffisantes.

Un drone plus facile à produire, un atout stratégique

Pour l’instant, les informations disponibles concernant les caractéristiques techniques de l’appareil restent limitées. Comme les autres drones de la famille Shahed, le 107 serait lancé depuis une rampe ou une catapulte et utiliserait un double guidage inertiel et GPS. Sa charge explosive serait comprise entre 8 et 9 kilos, pour une portée estimée à plusieurs centaines de kilomètres. Le média iranien Mehr avait même évoqué, dès juin, une portée théorique pouvant atteindre 1 500 kilomètres, assortie d’un vol à une altitude maximale de 3 000 mètres et d’une vitesse de croisière d’environ 120 km/h. Malgré ces performances affichées, il resterait moins puissant que le Shahed-136, notamment en termes de portée réelle.

L’un des principaux avantages du Shahed-107 réside dans sa conception. The War Zone évoque un drone «plus petit, plus simple, plus facile à produire et plus facile à utiliser» que ses prédécesseurs. Autant d’arguments qui auraient convaincu Moscou d’envisager une production massive dans son usine d’Alabuga, selon des documents révélés par John Hardie, directeur adjoint du programme Russie de la Fondation pour la défense des démocraties.

Si cette production se confirmait, le Shahed-107 pourrait rapidement devenir un élément central de l’arsenal russe, offrant au Kremlin un moyen bon marché de maintenir la pression sur les infrastructures et les défenses ukrainiennes.