
Si la situation s’est tendue ces dernières semaines au Proche et Moyen-Orient, la guerre continue sur le front ukrainien. Depuis le lancement de son opération «Toile d’araignée» le 1er juin, Kiev s’est engagée dans une nouvelle phase pour contrer la Russie, en s’attaquant notamment à plusieurs de ses appareils. Il y a quelques jours, le chef des armées ukrainien, Oleksandr Syrsky, assurait que ses hommes allaient continuer de frapper des cibles militaires russes et que la fréquence de ces frappes allait augmenter. «Nous ne nous contenterons pas de rester en défense», ajoutait-il.
Pour cela, Kiev compte sur des équipements basiques comme les drones à moins de 500 euros qui ont permis d’atteindre de nombreuses cibles, mais pas seulement. Selon Le Parisien, l’Ukraine pourrait compter sur une innovation française : le drone «Anafi UKR». Conçu par la société Parrot, il était présenté au Salon du Bourget, rappellent nos confrères. Il s’agit d’un appareil de la «famille de microdrones ISR (renseignement, surveillance, reconnaissance) compacts, conçus pour répondre aux exigences critiques des opérations sur le terrain, des théâtres d’opérations de défense aux missions de sécurité publique», peut-on apprendre.
60 km/h et une portée allant jusqu’à 40 km
Pourquoi l’Ukraine ? Parce que la société a utilisé le front comme «laboratoire» pour le faire voler «sans GPS et contrer ainsi le brouillage des signaux». Comment fonctionne-t-il sans GPS ? D’après nos confrères, il embarque l’intelligence artificielle pour avoir une bonne connaissance du terrain, mais également une navigation optique et une autonomie hors ligne. Pesant moins d’un kilo, il peut voler en moins de deux minutes et avec une autonomie estimée à 38 minutes.
Si la société intègre une batterie standard, sa portée est de 23 km, tandis qu’avec une batterie XLR, il peut aller à 40 km et voler dans tous les cas à 60 km/h. En outre, il est équipé d’une caméra thermique assez puissante pour détecter des humains jusqu’à 2,2 km, indique Le Parisien. En cas de transmission radio, sa portée équivaut à 20 km et est même illimitée avec la 5G, par exemple. «C’est le microdrone le plus avancé que nous ayons jamais construit : souverain, puissant et radicalement facile à utiliser», se félicite auprès de nos confrères, le fondateur et PDG de Parrot, Henri Seydoux.
Un drone efficace, mais trop cher ?
Pour l’heure, les premiers à l’avoir utilisé en Ukraine semblent satisfaits de ses caractéristiques, mais regrettent son prix. Il faut dire que le tarif de base est affiché à 15 000 euros, mais il peut rapidement grimper avec les options. Un opérateur de drone interrogé par le Kyiv Post confirme vouloir remplacer à terme le drone chinois Mavic, mais «avec ce prix, je ne crois pas que nous puissions réarmer toute l’armée avec ce drone», a-t-il confié. Pour l’heure, l’Ukraine n’en a pas commandé à cause notamment des infrastructures en place, mais la porte n’est pas fermée.



















