Ils remettent le couvert. Après une pause de quelques jours, les chauffeurs de taxi reprennent la mobilisation mercredi 11 juin contre la réforme du transport des malades, censée entrer en vigueur le 1er octobre prochain. Dans la matinée, une «cinquantaine de véhicules», selon Sytadin, occupe les voies sur l’A13 en direction de Paris, mais aussi sur l’A1 et l’A6 en direction de Paris. Les chauffeurs de taxi veulent bloquer les accès aux aéroports parisiens, Charles-de-Gaulle et Orly pour dénoncer la forte concurrence avec les VTC aux abords de ces zones particulièrement fréquentées.

En parallèle, depuis mardi après-midi, une cinquantaine de chauffeurs de taxi stationnent à Bercy. À 8 heures, mercredi matin, une réunion au ministère de la santé s’est tenue afin de trouver une issue à ce conflit, alors que les taxis manifestent déjà depuis plusieurs semaines. Le 24 mai dernier, le Premier ministre a déjà rencontré les représentants des fédérations de taxis. À la suite de cette réunion, un premier cycle de négociation s’est ouvert entre le ministère de la Santé, celui des transports et les organisations représentatives des taxis.

Les taxis en colère contre la réforme du transport sanitaire

Les syndicats sont vent debout contre la nouvelle convention de l’Assurance maladie qui régit le transport des malades. L’objectif est de contrôler la hausse de la dépense de transports sanitaires qui ne cesse d'augmenter années après années : en 2024, ce poste pèse pour 6,74 milliards d’euros, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit une augmentation de 45% depuis 2019.

Selon les nouveaux tarifs qui doivent prendre effet à l’automne prochain, les chauffeurs seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge fixé à 13 euros et d’une tarification kilométrique coordonnée au niveau départemental. Les taxis redoutent que les temps d’attente lorsque le patient est en consultation à l'hôpital ne soient plus payés par l'Assurance maladie. D'autant plus que cette activité de transport des malades représente souvent une part importante de leur chiffre d'affaires.

Ces dernières semaines, les taxis ont bloqué les gares, les aéroports et certains grands axes comme le boulevard Raspail, à Paris, situé à côté du ministère des Transports. Les taxis s'en sont également pris aux chauffeurs VTC, accusés de concurrence déloyale et de pratiquer la maraude, ce qui leur est théoriquement interdit.

Le gouvernement de François Bayrou a répondu en affirmant qu'il allait accentuer les contrôles pour s'attaquer aux fraudeurs, ce qui a mis en colère les chauffeurs VTC, reçus à leur tour le 3 juin au ministère des Transports. Ils ont eux aussi appelé à une semaine de mobilisation à partir de mardi. Les taxis réclament un moratoire sur le nombre de chauffeurs VTC et un gel des examens d'admission, en raison de l'afflux continu de chauffeurs sur les plateformes (Uber, Bolt...) qui tirent leurs revenus à la baisse.