Les chauffeurs de taxi ne relâchent pas la pression. Ces derniers protestent contre la nouvelle tarification du transport des malades, prévue pour le 1er octobre, mais aussi contre la concurrence des VTC. Jeudi 22 mai, plusieurs gares et aéroports ont été ciblés, notamment à Marseille, Toulon ou encore Brest. En région parisienne, une trentaine de taxis bloquaient ce matin-là l’accès à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, comme le relate RMC. Déterminés, les chauffeurs de taxi se préparent à un bras de fer avec le gouvernement pour obtenir gain de cause.

«Si la loi passe, mon entreprise est amenée à fermer», dénonce Angéline, artisan taxi, au micro de BFMTV. «Les tarifs qu'ils vont nous proposer au kilomètre vont faire baisser mon chiffre d'affaires de plus de la moitié, donc je ne pourrai pas subvenir à mes charges. Je ne lâcherai rien», affirme-t-elle. Le dialogue entre les taxis et l’exécutif semble pour l’heure rester au point mort. Les professionnels mobilisés dénoncent en effet l’absence d’avancées concrètes avec le gouvernement.

Blocage à la gare de Lyon ce vendredi 23 mai

Ce vendredi matin, une quarantaine de taxis bloquaient les prises en charge à la gare de Lyon, à Paris. Le blocage de l’accès à la place devant la gare, organisé par des taxis parisiens et savoyards, a débuté vers 9 heures. Les manifestants protestent contre la nouvelle convention encadrant le transport de patients, mais également contre la concurrence des VTC.

«Les ministres ne voulaient même pas nous recevoir, ils pensaient que le mouvement n’allait pas tenir. Mais ils ont vu que le mouvement était sérieux, qu’on était solidaires», a lancé Tarik Belkacemi, 42 ans, taxi parisien. «On bloque tout pour se faire entendre. Le service taxi ne sera pas honoré, a poursuivi Abdel Heouamel, 43 ans, également taxi parisien. On demande seulement l’application de la loi.»

L’intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive, avec pour centre le boulevard Raspail à Paris. Jeudi, 1 700 taxis se sont mobilisés dans l’Hexagone, dont 960 à Paris, selon la préfecture. Les artisans protestent notamment contre un projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie sur les transports de malades par des chauffeurs de taxi conventionnés.

Une réunion prévue samedi avec le gouvernement

Face à l’ampleur du mouvement, les taxis ont obtenu une réunion prévue samedi au ministère des Transports, en présence du Premier ministre François Bayrou. L’objectif du gouvernement est de mieux contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, un chiffre en hausse de 45% depuis 2019. Mais ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux constituent une part essentielle du chiffre d’affaires pour de nombreux chauffeurs, notamment dans les zones rurales.

De son côté, Philippe Tabarot, le ministre des Transports, a regretté l’absence de représentants du secteur lors des premières discussions. «Nous ne refusons pas le débat à partir du moment où on nous apporte des réponses. Ce n’est pas le cas à ce jour donc on continue à rester ici», explique Bernard Crebassa, président de la Fédération nationale des artisans du taxi.

Le gouvernement a assuré vendredi qu’il ne comptait pas «faire machine arrière» sur la nouvelle convention, tout en appelant au calme. «Il s’agit de faire entre 100 et 150 millions d’économies sur 6,3 milliards. Donc, c’est 2% d’économies qui seront faites sur l’efficacité, pas sur le service aux malades», a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur BFMTV/RMC. «Il ne faut pas abîmer ce qui est l’accès aux soins pour les Français. Donc il faut travailler sur l’organisation des flux avec les taxis, s’assurer qu’on fait le maximum pour réduire les frais», a-t-elle ajouté.