C’est une grève inédite qui s’apprête à débuter chez Boeing. Les salariés des usines qui fabriquent les avions de chasse du constructeur américain, situées dans le Missouri et l’Illinois, s’apprêtent en effet à débuter un mouvement de grève à partir de ce lundi 4 août à minuit, rapporte Les Échos. Une première.

Cette décision fait suite à la décision du puissant syndicat de la branche défense, espace et sécurité de Boeing, de refuser la proposition d’un nouveau contrat d’entreprise. «Environ 3 200 membres hautement qualifiés […] ont voté dimanche 3 août pour rejeter [ce] contrat», a fait savoir dans un communiqué IAM (International Association and Aerospace Workers). Alors que l’offre initiale de Boeing, rejetée la semaine passée, prévoyait une hausse de 20 % des salaires sur quatre ans avec une augmentation des congés, cette nouvelle offre, également rejetée, prévoyait une hausse de 40 % des salaires selon le constructeur.

Le montage de plusieurs avions de combat à l’arrêt

«Les membres de la section 837 d’IAM se sont exprimés haut et fort : ils méritent un contrat qui reflète leurs compétences, leur développement et le rôle essentiel qu’ils jouent dans la défense de notre nation», a tenu à souligner Tom Boelling, l’un des représentants du syndicat cité dans le communiqué. Cette décision, lourde de conséquences, intervient à un moment critique pour Boeing, qui traverse depuis près d’un an une crise profonde en raison notamment de problèmes de qualité sur sa production et d’une grève de plus de 50 jours qui a déjà paralysé ses deux principales usines. Se disant «déçu» de la décision prise par IAM, le vice-président de Boeing Air Dominance, Dan Gillian, a toutefois indiqué qu’un «plan d’urgence» a été mis en œuvre pour permettre aux salariés non grévistes de pouvoir «continuer à assister» les clients du groupe.

Alors que la division défense et espace génère 36 % des revenus de Boeing, cette grève s’apprête surtout à avoir un effet néfaste sur la production de plusieurs appareils de chasse. En effet, celle-ci va entraîner l’arrêt des chaînes de montage des F-15 et des F/A-18, mais aussi des avions d’entraînement T-7A, des drones ravitailleurs MQ-25 ainsi que d’autres systèmes d’armement de Boeing.