Un discours marqué par la gravité et l’inquiétude. Lors de la présentation des grandes lignes du budget 2026 ce mardi 15 juillet, François Bayrou a tenu à rappeler la situation alarmante des finances de l’Etat. «Il est des moments dans l'histoire des peuples où ils ont rendez-vous avec eux-mêmes et ce moment est un de ceux-là», a tout d’abord déclaré le Premier ministre. Selon lui, cela fait «cinquante années que les dépenses dépassent chaque année les recettes». «On s'est habitués à ce déficit», a-t-il poursuivi en s'appuyant sur des visuels pour illustrer ses propos.

François Bayrou a ensuite mis en garde contre la spirale du surendettement. «Si vous êtes obligés d'emprunter non pas pour investir pour une maison ou pour un équipement mais pour payer les dépenses de tous les jours et que tous les mois votre mensualité augmente. Vous vous asphyxiez et ça s'appelle le surendettement», a-t-il affirmé. «Et puis un jour on est rattrapés, on ne peut plus payer ce que l'on doit.»

«5 000 euros par seconde»

En évoquant les exemples du Canada dans les années 90, puis du Portugal, de l’Italie, de l’Espagne et plus récemment de la Grèce, le locataire de Matignon a qualifié le surendettement de «malédiction» sans «issue», impossible à contenir si la dette continue de croître.

Face à cette situation, il a lancé une mise en garde claire : «Plus la dette s'accroît plus c'est la double peine. Si les taux d'intérêt progressent il faut emprunter toujours davantage si l'on veut continuer à dépenser autant». Selon lui, «chaque seconde, la dette de la France augmente de 5 000 euros». «Nous avons le devoir de prendre nos responsabilités», a-t-il déclaré en qualifiant cette menace de «danger mortel pour un pays». «Nous sommes accros aux dépenses publiques», a-t-il encore déploré.