
Ces dernières semaines, le président américain a menacé de nombreux pays d'augmenter drastiquement les droits de douane sur les exportations aux États-Unis. Et puis, il finit toujours par proposer un marché : celui de réduire ces droits de douane. La condition étant que les pays menacés acceptent finalement d’augmenter leurs importations de produits américains. Une méthode qui a prouvé son efficacité jusqu’ici, et dont le constructeur américain Boeing bénéficie pleinement. L’avionneur est aujourd’hui le premier exportateur du pays. Il est aussi le grand gagnant de ces discussions. Selon Les Échos, pas moins de 422 commandes et engagements d’achats ont été obtenus dans ce contexte, et grâce à cette méthode.
Le premier à s’y plier : le Royaume-Uni. Le pays a conclu en mai dernier un accord qui plafonne à 10 % les taxes sur les exportations britanniques aux États-Unis, hors aéronautique. Pour obtenir cet accord douanier, Londres a dû accepter d’acquérir pour 10 milliards de dollars d’avions Boeing. Le lendemain, British Airways a annoncé une commande de 32 avions long-courriers.
Du Qatar au Cambodge: une série d’accords
Peu après cet accord douanier passé entre les États-Unis et le Royaume-Uni, c’est le Qatar qui a pu voir se reproduire le même schéma. Donald Trump y obtient la plus importante commande signée par Boeing, de 150 avions longs-courriers, et une cinquantaine d’options pour Qatar Airways, pour une valeur de 96 milliards de dollars, selon la Maison Blanche. Ces ventes ont ensuite été complétées par le loueur saoudien Avilease, avec une commande de 30 B787 et par une autre commande de 12 appareils à Bahreïn, et de 28 à Abu Dhabi.
C’est maintenant en Asie que le tour de Donald Trump se poursuit. En juillet, le Japon a obtenu une baisse de ses droits de douane de 25 % à 15 % en échange d’une commande d’une centaine de Boeing, entre autres choses. Un mois plus tard, le président américain a aussi annoncé un accord passé avec l’Indonésie qui prévoit l'achat de 50 B777, puis une vente au Cambodge, avec 20 B737 Max pour la compagnie Air Cambodia. Bien qu’elles ne soient pas encore toutes confirmées, ces ventes permettent à Boeing de rattraper son retard par rapport à Airbus. En effet, le constructeur européen a enregistré 501 commandes en juillet 2025, contre 699 pour l’américain. Le patron de Boeing, Kelly Ortberg, salue aujourd’hui la stratégie. «Pour remédier à un déséquilibre commercial, il n’y a pas de meilleur moyen que de passer une grosse commande d’avions», admet-il. Mais de leur côté, la Chine et l’Inde ont gelé certaines de leurs commandes, agacées par la méthode Trumpiste. Pour l’heure, c’est cependant la seule inconnue pour Boeing.

















