Les députés s’étaient attaqués à la malbouffe dans le cadre de l’examen du budget de la Sécurité sociale. Les sénateurs poursuivent dans cette voie, plus précisément la nourriture destinée aux jeunes enfants et aux nourrissons. Un amendement proposé par six sénateurs, dont Xavier Iacovelli, membre du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants et vice-président de la chambre haute, prévoit un article additionnel au numéro 1613. Cet amendement vise à instaurer une taxe sur les sucres ajoutés dans les produits alimentaires destinés aux nourrissons et aux enfants âgés de un à trois ans.

Dans le viseur des sénateurs : les sucres ajoutés «qui n’ont aucune raison d’être présents dans l’alimentation des tout-petits». L’amendement ne concerne ainsi pas les ingrédients naturellement sucrants (miel ou fruits), «dont la consommation doit néanmoins rester limitée chez les enfants en bas âge, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé».

Des produits beaucoup trop sucrés

Les porteurs du texte citent une enquête publiée par l’association CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) pour qui «de nombreux produits infantiles contiennent trop de sucres ajoutés ou d’ingrédients sucrés». Ainsi, plus de deux préparations céréalières sur dix en contiennent, ainsi que 14% de produits à base de fruits.

Le rapport évoque même des produits trompeurs pour les consommateurs. Pour étayer leurs propos, les sénateurs évoquent des yaourts vendus pour les enfants dès 12 mois contenant 6,1 g de sucre pour 100 g, d’autres pour les enfants dès 8 mois avec 10 g de sucre pour 100 g ou encore des poudres cacaotées ou des biscuits avec plus de 30 g pour 100 g.

L’amendement prévoit ainsi une taxe de 4 euros pour les produits dont la quantité de sucre est inférieure à 5 en kilo de sucre ajouté par quintal de produits transformés ; puis 21 euros entre 5 et 8 ; et enfin 35 euros au-delà de 8.