
Sommaire
- Navigation : intelligente mais une identification d’objets pas encore mature (3,5/5)
- Aspiration : puissante et efficace, avec un repérage convaincant des grosses particules (4/5)
- Efficacité de lavage : excellente, même sur les traces tenaces (4,5/5)
- Application : riche en possibilités (5/5)
- Entretien : largement réduit malgré le système de rouleau (4,5/5)
- Réparable oui, mais pas assez longtemps !
- Deux alternatives au Mova Z60 Roller Ultra Complete
- Conclusion
Le Z60 Roller Ultra Complete est le nouveau vaisseau amiral de Mova. Si la jeune marque est arrivée en France avec des modèles plutôt abordables, elle est rapidement montée en gamme et commercialise désormais des aspirateurs robots presque aussi chers que les concurrents bien installés, avec des technologies qui en sont à la hauteur. Lancé à 1 399 euros, le Z60 utilise un rouleau pour laver les sols, constamment rincé et raclé pour assurer un maximum d’hygiène. Il dispose de toutes les fonctions dignes d’un modèle haut de gamme : station multifonction avec lavage de patin à l’eau chaude, reconnaissance d’objets intelligente, châssis relevable avec système de protection des tapis, et distribution automatique de détergent avec double réservoir pour pouvoir dispenser deux produits différents.
Navigation : intelligente mais une identification d’objets pas encore mature (3,5/5)
Le Mova Z60 Roller Ultra Complete est bardé de capteurs (« capteurs 3D, caméra RGB, laser latéral et DEL »). Une fois connecté au réseau Wifi, il lui faut moins de 10 minutes pour effectuer une cartographie complète du logement. Il nous a alors annoncé avoir effectué une « reconnaissance intelligente des pièces ».
La cartographie brute nous a bluffés. Il est rare qu’un aspirateur robot ait découpé les pièces de notre appartement avec autant de pertinence. En revanche, il n’a reconnu aucune des pièces, les appelant temporairement "chambre 1", "chambre 2", etc. Il n’a pas parfaitement identifié les revêtements de sol non plus, confondant le parquet avec du carrelage. Mais nous avons pu modifier la cartographie très facilement, pour redécouper les pièces comme nous le souhaitions et les nommer.

Pour naviguer, le robot utilise un capteur DToF rétractable, pour passer plus facilement sous les meubles (une fois le capteur rentré, le robot est épais de 9,6 cm), et le procédé fonctionne plutôt bien. Le capteur se rétracte à bon escient, permettant au Z60 de passer dans des zones peu accessibles, par exemple sous notre table basse ou notre bibliothèque, mais pas sous notre canapé (bien des robots refusent d’y aller) alors qu’il en aurait la place.

À noter qu’il reconnaît les zones basses qu’il indique sur la carte afin de les nettoyer en profondeur à une fréquence à définir dans l’application, même si cela n’est pas infaillible. Par exemple, il ne marque pas le dessous de la table basse comme telle, ni le dessous de notre desserte sous laquelle il ne passe d’ailleurs pas, contrairement à la plupart de ses concurrents.
Il couvre très bien les surfaces accessibles sans oublier de zones, notamment celles où il a repéré de grosses particules en quantité, sur lesquelles il repasse plusieurs fois. S’il doit nettoyer une pièce ou un lieu qu’il ne peut atteindre, il est suffisamment intelligent pour chercher une autre solution d’accès. En revanche, contrairement à ce qui est proposé dans l’application (option "nettoyage dynamique des zones où il y a des obstacles"), il ne revient pas systématiquement sur ses pas pour nettoyer là où des animaux ou personnes l’ont gêné lors du cycle. Dommage car l’idée est bonne.

Il longe les bordures et les meubles de près, déployant sa brossette latérale de façon pertinente, y compris lorsqu’il longe des portes ou des appareils électroménagers, par exemple, pour nettoyer dessous. Il déploie aussi sa brossette dans les coins, même si on regrette qu’il coupe parfois les virages. Quant au nettoyage du contour des objets, le Z60 s’en approche de très près et nettoie méticuleusement le contour des pieds de table et de chaises, sans hésiter.
Selon Mova, le Z60 serait capable de reconnaître plus de 200 objets. Une chose est certaine : il voit de tout petits éléments que d’autres robots ne voient pas, comme certains jouets de nos chats. Mais il ne les reconnaît pas tous pour autant. À cet exercice, il est bien moins doué que certains de ses concurrents. Il reconnaît facilement les chaussures, les câbles et souvent les tissus. Pour le reste, il n’est pas rare qu’il indique simplement des "obstacles" ou que les identifications s’avèrent un peu fantaisistes – par exemple, quand il croise notre panier à œufs, il voit un "outil de nettoyage". La reconnaissance peut aussi être hésitante : nous avons agité trois fois de suite une peluche devant sa caméra, sous le même angle, qu’il a identifiée deux fois comme un tissu, avant d’y voir un animal à la dernière tentative.

Il navigue la plupart du temps sans rester coincé. Attention tout de même à ne pas laisser traîner de tissus, vêtements ou chaussettes car même en les ayant identifiés, il peut s’y empêtrer. Les câbles, en revanche, ne posent aucun problème, y compris notre câble de couleur taupe déroulé sur le parquet gris que certains robots ont du mal à voir. Non seulement le Z60 le perçoit mais surtout, il préfère abandonner le nettoyage de la zone bloquée par le câble plutôt que de risquer de s’emmêler.

Disposant d’un châssis relevable et de "pattes" qui lui permettent de franchir des seuils jusqu’à 4,8 cm (et même 8 cm en deux fois), il passe ces derniers sans difficulté. Il les indique d’ailleurs sur la cartographie où on retrouve des "seuils franchissables" (balise verte), mais curieusement, il voit parfois des "seuils infranchissables" là où se trouvent de simples obstacles.

En ce qui concerne les tapis, le Mova Z60 s’en sort moins bien. Il reconnaît notre tapis de test mais son épaisseur lui convient mal. Il n’est pas assez haut pour qu’il utilise son dispositif de soulèvement de châssis, mais trop épais pour qu’il y monte aisément. Il le pousse et le déplace dans la pièce. La petite raclette en caoutchouc sous le châssis (que notre confrère n’avait pas aimée sur le Z50) n’aide en rien. La solution la moins mauvaise a consisté à régler un franchissement des tapis "sans nettoyage si nécessaire", ce qui a amélioré l’appréhension de l’obstacle mais au prix d'une absence de nettoyage.
Aspiration : puissante et efficace, avec un repérage convaincant des grosses particules (4/5)
Mova annonce une puissance d’aspiration très élevée de 28 000 Pa. Elle est secondée par une double brosse, mêlant pales en caoutchouc torsadées et poils souples, pour ramasser efficacement tous types de déchets, fins ou épais. Sur les sols durs, carrelage ou parquet, le Mova Z60 livre des performances quasi parfaites partout où il peut passer. Il aspire nos cheveux longs sans difficulté, de même que les poils de chat et la litière agglomérante. Il s’approche d’ailleurs particulièrement près du bac à litière. Les saletés épaisses comme les morceaux de croquettes ou la litière minérale ne lui posent pas plus de problème et la fonction de détection de grosses particules fonctionne très bien. Le robot enclenche alors une puissance supérieure et repasse plusieurs fois sur la zone. Les bordures sont parfaitement nettoyées grâce à la brossette extensible (MaxiReach) qui se déplie au bon moment. En revanche, comme signalé précédemment, les coins sont parfois négligés, le Z60 allant tout droit plutôt qu’en suivant les angles droits.

En ce qui concerne les tapis, on peut choisir la manière dont le robot les nettoie. Ces surfaces sont reconnues, auquel cas le Z60 peut activer la puissance maximale et éventuellement repasser plusieurs fois sur la surface. La puissance d’aspiration, combinée à la double brosse, fournit de bons résultats, qu’on peut encore améliorer grâce à certains réglages (comme le nettoyage de tapis renforcé pour augmenter la puissance et/ou intensif pour un passage dans un sens puis dans l’autre).
Mova a prévu un système de protection (nommé AutoShield) pour éviter que le rouleau ne mouille ou salisse ces surfaces : le rouleau se soulève et une sorte de trappe en plastique le recouvre.
Le mode Cleangenius, dans lequel le robot règle intelligemment les paramètres de nettoyage, nous a plutôt convaincus, du moins par ses résultats et le choix des trajectoires de nettoyage. Car il nous a quelquefois surpris en indiquant qu’une pièce n’avait pas été nettoyée depuis longtemps, évaluant l’absence d’entretien à 7 jours, alors que l’aspirateur y avait été passé quelques heures avant et le balai laveur la veille…
Efficacité de lavage : excellente, même sur les traces tenaces (4,5/5)
Pour laver les sols, le Mova Z60 utilise un rouleau constamment rincé et raclé, pour un nettoyage plus hygiénique et plus efficace, sans étaler la saleté. Il lave les sols à l’eau et au détergent (exclusivement celui de la marque). On apprécie que le mélange se fasse automatiquement. Si ces fonctions ne sont pas inhabituelles, le Z60 présente une originalité : le réservoir dans la station compte deux compartiments à détergent. La seconde solution s’adresse aux propriétaires d’animaux, promettant d’éliminer les odeurs et taches tenaces. L’utilisation de ce détergent spécifique peut être activée dans l’application. Pour certains utilisateurs, l’idée est plutôt bien sentie.

Il faut savoir que le système de lavage au rouleau présente ses limites. Tout d’abord, cet accessoire ne peut pas aller partout. Il est certes extensible de manière à longer les bordures – ce que le Z60 ne fait pas toujours parfaitement, laissant parfois une bande d’environ 1 cm non lavée – mais il a du mal à atteindre le contour des objets. En revanche, il soigne relativement bien les coins de pièces.
Autre inconvénient : contrairement aux patins plats qui sont en mesure d’atteindre des zones très basses (dessous de portes ou d’appareils électroménagers, petits débords sous des meubles de cuisine…), l’épais rouleau ne peut y passer. À noter aussi que sa rotation (même seule, sans aspiration) est audible, contrairement aux patins de lavage qui fonctionnent dans un parfait silence.

Néanmoins, sur les grandes zones dégagées, la technologie de rouleau offre une excellente efficacité de lavage. Le Z60 laisse les sols impeccables, sans aucune trace après le séchage. Il détecte très bien les saletés humides (option "Nettoyage intelligent des taches") ; épreuve réussie avec de la sauce soja, du ketchup et des taches de ketchup séché. Dans ce cas, s’il est en mode aspiration et lavage, il suspend l’aspiration pour laver la zone de manière intensive en repassant à plusieurs reprises. Il lave ensuite son rouleau avant de repasser sur la zone. C’est simple, nous n’avions jamais obtenu un si bon résultat : à l’issue du premier passage, les grosses taches de ketchup que nous avions laissées sécher sur notre carrelage étaient éliminées et le Z60 s’est offert le luxe de laver le sol une dernière fois. Même au toucher, le résultat est parfait. Il ne manque qu’une meilleure gestion des contours pour que la fonction de lavage touche à la perfection.
Application : riche en possibilités (5/5)
L’application MOVAhome est un peu surprenante au début, car elle compte en quelque sorte deux pages d’accueil. La première avec le statut du robot et des raccourcis (mise en pause, retour à la station, lancement d’un cycle favori). Il faut ensuite effleurer "entrée" pour accéder à la page principale sur laquelle on trouve la cartographie, les accès à sa personnalisation et aux fonctions principales. Parmi elles, l’onglet "Cleangenius" étonne au départ, car on cherche comment lancer un cycle personnalisé. Il faut en fait déplier cet onglet, pour choisir un nettoyage personnalisé ou un cycle intelligent en mode Cleangenius. On apprécie d’avoir la main sur quelques paramètres de ce mode, par exemple la possibilité de le lancer seulement pour nettoyer une pièce ou deux, et surtout de choisir entre aspirer et laver simultanément ou l’un après l’autre.

Aucune fonction ne semble manquer. Les possibilités de réglages et de personnalisation sont riches. Pour les découvrir, il faut fouiller dans les arcanes de l’arborescence, mais tout est classé de manière assez logique. Mova a prévu un onglet entier dédié aux possesseurs d’animaux domestiques, comme on en voit de plus en plus. On note également des fonctionnalités plus originales et bien vues comme la possibilité de choisir la fréquence de nettoyage des zones basses, la fréquence d’utilisation de détergent pour laver la serpillière pour faire des économies, ou le "nettoyage dynamique" des zones où des animaux ou des personnes ont été repérés.
Parmi les fonctions embarquées, le Z60 est doté d’un assistant vocal auquel il peut arriver de se déclencher de manière intempestive, si le robot est installé dans une pièce de vie.
Enfin, signalons qu’il est arrivé à l’application d’afficher des fenêtres et alertes non traduites, mais de manière très occasionnelle. De plus, Mova propose des mises à jour régulières qui peuvent faire évoluer cela ; plusieurs nous ont été proposées lors de nos tests.
Entretien : largement réduit malgré le système de rouleau (4,5/5)
Comme son nom "Ultra Complete" le suggère, le Z60 est fourni avec de nombreux consommables (3 rouleaux serpillières supplémentaires, 3 sacs à poussière, des filtres, du détergent…). Bien qu’il s’agisse d’un robot haut de gamme, on apprécie grandement car tous les fabricants ne font pas cet effort, même pour leurs robots premium.
La station multifonction gère la plupart des opérations d’entretien. Le collecteur de poussière, vidangé dans un sac (d’une contenance un peu supérieure à 3 L), promet 100 jours de tranquillité en moyenne, selon Mova. La vidange n’est pas toujours parfaite, des poils d’animaux pendent parfois de la trappe du robot après l’auto-vidange - rien de très grave, toutefois.
En page d’accueil de l’application, un onglet "station d’accueil" donne accès à deux sous-onglets : un qui regroupe toutes les fonctions et permet de les piloter, le second qui propose de régler les paramètres de chacune des fonctions.

On peut opter pour un lavage du rouleau intelligent, auquel cas, selon son état de saleté, la durée de lavage est ajustée, ainsi que la quantité d’eau et même sa température. Sinon, on peut choisir la température de l’eau (quatre réglages possibles jusqu’à 80 °C) et d’utiliser du détergent ou pas. Ensuite, on a le choix de la durée de séchage du rouleau à l’air chaud (trois options, de 3 à 5 h). Pour finir, on peut activer ou non la stérilisation UV du rouleau et de la planche de lavage pour éviter les bactéries. La station, complétée par les réglages proposés via l’application, est donc vraiment complète. La planche de lavage nécessite un peu d’entretien, mais elle se salit peu.

Pour ce qui est du robot, même après avoir lavé des sols tartinés de ketchup, le rouleau est resté impeccable, prouvant l’efficacité de l’auto-nettoyage. Prévoyez toutefois de détacher le rouleau de temps en temps pour enlever un peu de poussière et de poils qui peuvent s’agglutiner dessous. Les deux brosses centrales anti-emmêlement tiennent leurs promesses, car très peu de cheveux et poils s’y enroulent. Le filtre et le réservoir, à nettoyer de temps en temps, sont lavables.
En matière d’entretien, le Z60 a un seul défaut qu’il partage avec les autres robots utilisant un rouleau : il y a des pièces supplémentaires à nettoyer par rapport aux modèles pourvus de patins. Toutefois, Mova limite la casse dans la mesure où la boîte à eau sale (sur la tranche) retient peu d’impuretés.

Quant au "rouleau pelucheux" collé au rouleau serpillière et servant à le racler, il faut prévoir de nettoyer un peu dessous après l’avoir délogé et couper quelques cheveux enroulés, mais la manœuvre est moins pénible que celle consistant à nettoyer la réglette de l’Ecovacs X8 Pro Omni par exemple.

Réparable oui, mais pas assez longtemps !
Le Mova Z60 Roller Ultra Complete affiche un indice de réparabilité de 8,3/10, dans la bonne moyenne. Nous émettons tout de même un gros bémol, si ce n’est un carton rouge : quand on regarde la grille de notation détaillée, on se rend compte qu’il obtient des sous-notes catastrophiques concernant les critères de durée de disponibilité des pièces détachées. Il obtient même 0 à la sous-note concernant la liste des pièces les plus sujettes à la casse. Ce robot peut donc être considéré comme réparable, certes, mais pas longtemps – c’est ennuyeux pour un appareil aussi onéreux.
Deux alternatives au Mova Z60 Roller Ultra Complete
Narwal Flow
Si le lavage au rouleau vous séduit, c’est aussi ce que propose le Narwal Flow, et ce, pour un tarif un peu plus accessible. Pour l’aspiration et les salissures du quotidien, il fait très bien son travail – il est un peu moins à son aise pour supprimer les traces tenaces.
- Lire notre test complet du Narwal Flow
Mova Z50 Ultra
Autre adepte du lavage au rouleau, le petit frère du Z60, le Mova Z50 Ultra, avec son étonnante (et encombrante) station, est bien plus abordable. Et bonne nouvelle ; il est très doué aussi pour laver les sols.
Conclusion
Avec le Z60 Roller Ultra Complete, Mova dévoile ses ambitions dans l’univers des aspirateurs robots haut de gamme. Et la jeune marque n’a pas à rougir des prestations de son poulain, bien qu’elles ne soient pas parfaites. Il mérite notamment d’évoluer encore dans la reconnaissance d’objets et la manière de les appréhender. Il faudrait surtout qu’il progresse dans sa gestion des tapis, loin d’être idéale. L’aspiration, elle, est performante, servie par une puissance confortable et une double brosse bien conçue. C’est en particulier le lavage des sols qui nous a réservé de belles surprises. Le Z60 repérant très bien les particules épaisses et les liquides renversés, il adapte ses fonctions de lavage et d’aspiration en conséquence. Dommage que le rouleau ne permette pas de laver les contours des obstacles ni tous les recoins. Dernier regret et pas des moindres : Mova doit absolument améliorer la durée de disponibilité des pièces détachées, trop courte ; c’est indispensable pour un robot vendu à un tel prix.
Note de la rédaction : 4,3/5
- Intelligence de navigation 3,5/5
- Efficacité d’aspiration 4/5
- Efficacité de lavage 4,5/5
- Application 5/5
- Facilité d’entretien 4,5/5
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