Plus que jamais, l’Enduro 3 veut honorer son nom. Boostée par une refonte de son architecture, cette nouvelle version franchit un nouveau cap d’endurance : pas moins de 80/320 heures en mode GPS, 36/90 jours en utilisation montre connectée sont annoncés par Garmin.

Et à en lire le reste de la fiche technique, Garmin semble avoir prêté une oreille toute particulière à ses clients. Fusion d’une Fenix 7X Pro et Fenix 8 (qui trône au sommet de notre classement des meilleures montres pour le sport), l’Enduro 3 réunit la grande majorité des fonctionnalités attendues par les utilisateurs pour un suivi ultra complet, sans les petites spécificités jugées “superflues” comme l’écran AMOLED, le haut-parleur et le microphone. Cerise sur le gâteau, et fait assez rare pour être souligné, le prix de lancement a été revu à la baisse puisque l’Enduro 3 est proposée à 900 euros, contre 1100 euros pour l’Enduro 2.

La montre la plus endurante du constructeur est-elle capable d’offrir une expérience sans compromis ? C’est ce que nous allons découvrir.

La Garmin Enduro 3 n’est proposée que dans une taille unique : 51 mm. Nous l’avons testé en version 13.35 avec une application Garmin Connect en version 5.11.

Qualité de fabrication : une montre solide qui en impose (4,5/5)

L’Enduro 3 suit la même évolution esthétique que les Fenix 8. Ses bordures plus fines lui donnent un aspect moins brute de décoffrage, mais il ne faut pas s'y tromper, la reine de l’endurance chez Garmin ne cache pas pour autant sa nature. C’est une montre épaisse et bien visible (17,3 mm du capteur à la bordure supérieure). Pour ne pas arranger les choses, elle n’est proposée que dans une seule taille (51 mm), un choix regrettable pour les petits poignets et tous ceux en quête de discrétion.

Les boutons inductifs étanches sont réservés aux Fenix 8
Les boutons inductifs étanches sont réservés aux Fenix 8 © Benoit Campion pour Capital

Heureusement, le ressenti au porté est nettement plus engageant car l’Enduro 3 fait preuve d’une grande légèreté, ce qui lui permet de se faire presque oublier. La montre perd quelques grammes supplémentaires par rapport à sa prédécesseure pour atteindre seulement 63 grammes, et cela sans compromettre la qualité de fabrication et la très belle robustesse de la montre, parfaitement taillée pour l’aventure. On retrouve donc la recette originale avec un boîtier en plastique renforcé de fibres, une lunette en titane et un verre saphir.

L’Enduro 3 est dispensée de fonctions pour la plongée contrairement à la série Fenix 8. Elle est tout de même conçue pour résister à une immersion dans l’eau jusqu’à 100 m de profondeur (10 ATM).
L’Enduro 3 est dispensée de fonctions pour la plongée contrairement à la série Fenix 8. Elle est tout de même conçue pour résister à une immersion dans l’eau jusqu’à 100 m de profondeur (10 ATM). © Benoit Campion pour Capital

Le bracelet en nylon ultraFit de Garmin est aussi de la partie sur cette version, avec une taille de 26 mm. Il peut donc être changé avec un autre type de bracelet de même taille. Si nous préférons personnellement le contact et l’ajustement du bracelet fourni, nous n’aurions pas refusé un second bracelet en silicone pour que tout le monde y trouve son compte, surtout lorsqu’on voit le prix du bracelet officiel vendu par Garmin.

Écran : un écran MiP lisible en toute circonstance (4/5)

L’Enduro 3 conserve son écran MIP transflectif de 1,4 pouce d’une définition de 280 x 280 px. De par sa nature, cet affichage est évidemment moins défini et moins riche que celui proposé par l’écran AMOLED logé dans les Fenix, mais au vu de la cible de l’Enduro 3, il ne dénote pas du tout. La définition est suffisante pour assurer une lecture confortable de toutes les informations affichées, même en mode GPS où les détails sont légion.

© Benoit Campion pour Capital

De fait, et quoi qu’en dise Garmin, le rétroéclairage intégré – déclenchable manuellement via un bouton ou automatiquement avec le mouvement du poignet – est d’une aide très précieuse pour assurer la lisibilité dès lors qu’on se situe à l’ombre, et toujours indispensable à la nuit tombée. Rien à redire en revanche en plein soleil puisque c’est justement le gros point fort de cette technologie.

© Benoit Campion pour Capital

Bien qu’il rogne indéniablement de l’espace d’affichage, le système de recharge solaire intégré s’avère plus discret que celui de l’Enduro 2. On gagne ainsi un petit peu plus en netteté, ce qui est toujours bon à prendre, et l’anneau solaire autour de l’affichage se fond dans la masse.

Ergonomie : ultra complète, mais une interface très dense (4/5)

L’interaction avec l’Enduro 3 ne changera pas drastiquement pour les habitués de Garmin. L’écran principal et les données affichées sont peu ou prou les mêmes qu’avant, néanmoins le fabricant a revu sa copie sur la navigation. Comme sur les Fenix 8, certains sous-menus, pages et raccourcis ont été repensés pour mettre en exergue et faciliter l’accès aux éléments les plus utilisés. Nous vous épargnons ici la liste exhaustive des modifications, mais sachez qu’elles fluidifient sensiblement l’expérience dans la plupart des cas d’usage. Et ce n’est clairement pas de trop.

La montre dispose d’un panneau tactile sensitif et de 5 boutons, avec une réactivité plutôt correcte. Passer momentanément la main sur l’écran permet de revenir facilement à l’écran principal
La montre dispose d’un panneau tactile sensitif et de 5 boutons, avec une réactivité plutôt correcte. Passer momentanément la main sur l’écran permet de revenir facilement à l’écran principal © Benoit Campion pour Capital

Ne nous le cachons pas, il reste toujours du chemin à parcourir pour Garmin sur ce point. L’Enduro 3 reste une montre pour les initiés de l’aventure, très complète car pensée comme peu dépendante du smartphone : la montagne de données, de possibilités, de réglages peut être intimidante. Surtout si vous découvrez l’univers Garmin, attendez vous à plusieurs jours d’utilisation intensive pour appréhender cette petite usine à gaz – voire plusieurs semaines pour faire un tour exhaustif – et en faire votre meilleur partenaire sportif.

© Benoit Campion pour Capital

Cette remarque s’applique à Garmin Connect, l’application smartphone des montres du constructeur. Aussi riche en infos qu’en menus, son interface a fait peau neuve il y a un an, mais elle méritait encore un bon lifting pour gagner en simplicité d’utilisation et en clarté. Au moins, on apprécie que toutes les fonctionnalités/réglages de la montre soient réunies en son sein, aussi bien pour les utilisateurs iOS qu’Android, enfin presque. L’app Garmin Connect IQ ou le logiciel Garmin Express seront indispensables pour certaines manipulations (dans notre cas, installer l’app de notre service de streaming préféré pour importer notre musique).

La puissance de la lampe est supérieure à celle d’un smartphone, elle est paramétrable sur trois intensités et peut basculer en rouge.
La puissance de la lampe est supérieure à celle d’un smartphone, elle est paramétrable sur trois intensités et peut basculer en rouge. © Benoit Campion pour Capital

L’Enduro 3 embarque 32 Go de stockage interne pour loger des cartes, parcours, fichiers musicaux. Elle peut être connectée en Bluetooth à un smartphone (elle relaie les notifications de ce dernier et pousse à l’inverse ses alertes/infos lors des exercices) ou à des appareils tiers (écouteurs, ceinture…). Le Wi-Fi est aussi de la partie pour les mises à jour etc. Il est possible d’utiliser sa montre pour payer sans contact avec Garmin Pay, toutes les banques n’étant pas encore prises en charge.

Sa seule limitation matérielle vient de l’absence de 4G, microphone et d’un véritable haut-parleur : on ne peut ainsi pas passer des appels, dicter des messages ou encore lancer des commandes vocales. Au vu de l’usage et du public visé, on ne ressent pas véritablement de manque. A l’inverse, la présence d’une lampe torche est un énorme plus, que ce soit pendant les activités sportives nocturnes ou simplement au quotidien.

Fonctions santé : un capteur cardiaque performant, tout pour optimiser sa récupération (5/5)

L’Enduro 3 offre le maximum de l’expérience Garmin avec en prime un nouveau capteur Elevate Gen 5, promis comme encore plus performant. Puisqu’il s’agit d’une montre résolument tournée vers la pratique sportive, les données de santé collectées passent surtout sous le spectre sportif, sur la récupération. Ainsi, l’Enduro 3 ne concentre pas autant de fioritures que certains de ses concurrents. Son relevé de température cutanée est d’ailleurs assez fantasque. Pour tout le reste, la montre est parfaitement équipée : suivi de la fréquence cardiaque, VFC, oxygénation sanguine (SpO2), ECG, suivi et score de sommeil...

© Benoit Campion pour Capital

Le capteur cardiaque Elevate Gen 5 a été performant tout au long de notre période d’essai. Hormis deux ou trois suivis “ratés” en début d’activité, et quelques mesures erratiques causées par un manque d’attention de notre part (un bracelet un peu mal serré), les relevés de l’Enduro 3 suivent de près notre capteur de référence, la ceinture pectorale Polar H10. Et cela que ce soit sur des activités avec des variations importantes/abruptes (fractionné/HIIT) ou des variations plus douces (course à pied…).

Relevés cardio : Garmin Enduro 3 (bleu) vs Polar H10 (rouge)
Relevés cardio : Garmin Enduro 3 (bleu) vs Polar H10 (rouge) © Benoit Campion pour Capital

Pour ce qui est du sommeil, l’Enduro 3 semble le suivre avec un minimum de précision. Les heures d’endormissements et de réveils sont captées avec précision – on recommande cependant de forcer la montre en mode sommeil avant de se coucher pour s’en assurer –, nous avons cependant trouvé que la montre avait tendance à gonfler un peu les périodes de sommeil profond, une impression d’ailleurs partagée par d’autres testeurs. Ce suivi est toujours complété par un coach qui distille moult conseils pour optimiser la récupération.

Fonctions sport : carton plein (5/5)

Hormis le profondimètre et le suivi des activités autour de la plongée, réservée à la série Fenix 8, l’Enduro 3 est une excellente montre multisport. Sa force ne réside pas seulement dans ses capteurs (cardiofréquencemètre, altimètre barométrique, boussole, gyroscope, accéléromètre…) et dans la quantité/fiabilité des données récoltées, mais aussi dans les outils qui permettent l’analyse, le suivi et l’accompagnement des performances.

© Benoit Campion pour Capital

L’Enduro 3, comme les Fenix, prend en charge une palanquée d’activités sportives (plus d’une centaine), avec un petit accent mis sur les activités d’extérieur (course à pied, marathon, trail, randonnée, cyclisme, golf, ski…), le GPS multibandes et la cartographie complète Garmin. Nous y reviendrons d’ailleurs. Ainsi, la montre priorise l’affichage de certaines données bien spécifiques, données qui peuvent toujours être personnalisées au besoin, ce qui est extrêmement appréciable.

© Benoit Campion pour Capital

En outre, l’interface Garmin dispense en continu un suivi de charge, d’endurance, un score de préparation à l'entraînement pour guider l’utilisateur : chaque réveil s’accompagne d’un rapport pour préparer la journée, chaque session se termine sur un bilan complet et de multiples conseils… Malgré la montagne d’informations à traiter, l’utilisateur est bien accompagné. D’ailleurs, celles et ceux qui souhaitent de l’aide pour établir leurs programmes d’entrainement (course à pied, cyclisme, musculation) pourront aussi se tourner vers la solution Garmin Coach. La montre propose aussi des guidages actifs lors des sessions (PacePro pour l’allure en course à pied, ClimbPro pour gérer les efforts en montée…).

GPS : cartographie intégrée, guidage actif et localisation précise (5/5)

L’Enduro 3 compte sur une puce GNSS double fréquence pour la localisation. Plusieurs modes de précision sont sélectionnables, avec des effets différents sur l’autonomie de la montre. Que ce soit en mode par défaut ou en favorisant la précision maximale, la localisation s’est révélée globalement très bonne. Après avoir passé au crible toutes nos activités et nos déplacements sur plusieurs semaines, nous n’avons remarqué que quelques petites dérives du tracé de temps en temps, mais rien de bien méchant.

© Benoit Campion pour Capital

La cartographie et GPS actif Garmin restent quoi qu’il en soit un gros plus pour l’Enduro 3. La montre embarque des cartes préchargées et peut calculer de nouveaux itinéraires d'elle-même pendant une activité sans l’aide du smartphone : un vrai atout pour les imprévus en pleine expédition loin du réseau mobile. Pour la rendre parfaitement confortable à l’usage, on aimerait que l’affichage soit plus réactif et fluide. Les plus pointilleux trouveront que la lisibilité des tracés n’est pas toujours idéale dans certains cas. Rien de rédhibitoire en soi.

Autonomie : infatigable (5/5)

L’argument choc de l’Enduro 3 est sa très grande endurance, jusqu’à 320 heures en utilisation sport, en GPS only, et cela avec une exposition en plein soleil pendant 3 heures (50 000 lux). Rappelons-le, la montre est effectivement équipée d’un système de charge par captation solaire drastiquement amélioré par rapport à l’Enduro 2. En comparaison, la Fenix 8 et la Fenix 8 Solar (51 mm) promettent 84 h et 149 h (sans affichage permanent) dans les mêmes conditions.

© Benoit Campion pour Capital

L’apport de ce système de charge solaire n’est pas renversant, c’est un petit plus appréciable pour peu que l’on profite d’une journée ensoleillée. Il est difficile de calculer précisément son impact, mais nous avons pu voir son intérêt sur certaines très longues sorties où nous avions laissé par inadvertance certaines fonctions extrêmement énergivores (précision GPS maximale, affichage de la page GPS…). Au bout de la journée, nous avons été sacrément surpris de voir la montre capable d’encaisser encore une bonne journée ou même deux dans des conditions similaires.

La recharge s’opère toujours via le connecteur 4 pins Garmin. A noter que le câble USB-C fourni est d’ailleurs affreusement court…
La recharge s’opère toujours via le connecteur 4 pins Garmin. A noter que le câble USB-C fourni est d’ailleurs affreusement court… © Benoit Campion pour Capital

Au final, c’est surtout les fonctions utilisées qui dictent l’autonomie de la montre. Si vous savez que vous l'utiliserez intensément pendant les jours à venir, sans possibilité de recharge, on conseille de bien la paramétrer (par exemple, le mode de précision max du GPS n’est pertinent que si vous souhaitez absolument un tracé précis dans des conditions très peu favorables), et d’éviter de laisser la page du GPS affichée en permanence pour ne pas la solliciter excessivement.

En regardant la grille d’autonomie communiquée par Garmin, on peut clairement dire qu’elle colle avec la pratique, ce qui nous laisse avec des valeurs extrêmement confortables : attendez-vous donc à une autonomie de plusieurs jours à presque un mois. Après notre session exceptionnelle de plusieurs jours d’utilisation intensive et une recharge complète, la montre est effectivement bien partie pour nous offrir 3 grosses semaines d’autonomie à notre rythme habituel (activité sportive 4/7 j, utilisation de montre connectée et suivi du sommeil tous les soirs). C’est impressionnant.

Les deux meilleures alternatives à la Garmin Enduro 3

Garmin Epix Pro Gen 2 : une proposition proche à un tarif plus doux

Il y a plusieurs candidates intéressantes chez Garmin, et si la Fenix 8 Solar s’approche le plus de l’Enduro 3, nous avons choisi de nous arrêter sur l’Epix Pro. Il s’agit d’un modèle à considérer si vous cherchez un modèle dans le même esprit (robustesse, suivi et accompagnement multisports, lampe torche…) et si votre budget est un peu plus serré.

L’autonomie de l’Epix Pro n’est pas aussi impressionnante que sa grande cousine, car dotée d’un écran AMOLED, mais elle a tout de même de la réserve. Toujours dans l’univers Garmin, avec un design plus discret et sans lampe torche, vous pouvez aussi jeter un œil du côté de la Forerunner 965, tout aussi complète et fiable, avec une bonne autonomie.

Apple Watch Ultra 2 : connectivité maximale pour les utilisateurs d’iPhone

Si elle prend un parti totalement opposé en matière d’autonomie (2 jours max.), la Watch Ultra 2 reste une alternative à considérer pour les mordus d’Apple et les sportifs plus accros à leur smartphone. Elle n’a rien à envier à l’Enduro 3 sur la précision et la variété du suivi sportif et santé, néanmoins, elle présente un avantage certain en matière de prise en mains car elle est plus intuitive.

Conclusion

L’Enduro 3 n’a peut-être pas le même raffinement esthétique que ses cousines Fenix 8. Pour autant, c’est une montre parfaitement en phase avec ses promesses et sa cible. En corrigeant certains manquements de sa prédécesseure, ainsi que son positionnement tarifaire, la montre ultra-endurante multisports de Garmin est un outil extrêmement complet, fiable, qui brille aussi par son autonomie extrêmement généreuse. Le confort qu’elle apporte est indéniable. Les aficionados de Garmin s’y retrouveront très vite, mais son univers très riche et la densité de son interface requièrent un certain effort pour être appréhendés.

  • Qualité de fabrication : 4,5/5
  • Écran : 4/5
  • Ergonomie : 4/5
  • Fonctions santé : 5/5
  • Fonctions sport : 5/5
  • GPS : 5/5
  • Autonomie : 5/5

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