
Fini le passage à la station-service. Aujourd’hui, 86% des conducteurs de voitures électriques privilégient la recharge à domicile. Quitte, pour cela, à se contenter d’une prise renforcée, quand ce n’est pas d’une simple prise domestique. Mieux vaudrait pourtant qu’ils se branchent sur une «wallbox», un type de borne de recharge à domicile plus puissante, capable de piloter la recharge. «Ce n’est pas un gadget ! C’est la colonne vertébrale de la recharge privée», défend Giuseppe Maouche, associé chez EY.
Ces équipements sont tout d’abord réputés plus sûrs, alors que les constructeurs déconseillent de brancher une voiture sur une prise domestique, au risque de faire sauter le disjoncteur ou de provoquer une surchauffe des installations qui ne seraient pas adaptées. Mais le principal atout de ces bornes est sans conteste leur puissance, pouvant atteindre 22 kilowatts (kW). Dans le cas d’un véhicule familial comme la Peugeot e-3008, cela permet de recharger la batterie de 0 à 100% en neuf heures, contre trente avec une prise renforcée de 3,7 kW.
Combien coûte l'installation d'une borne de recharge à domicile ?
De nombreux fournisseurs d'électricité (EDF avec son offre IZI, TotalEnergies, Engie, Ekwateur, Octopus Energy…) proposent désormais des contrats adaptés aux wallbox, autorisant la recharge en heures creuses. De quoi compenser le coût d’installation, qui grimpe jusqu’à 2 500 euros. A noter que des aides existent : le coup de pouce Advenir, qui s'élève à 600 euros pour une borne individuelle, et un crédit d’impôt de 500 euros maximum pour l’installation d’une wallbox.
Grâce à ces bornes intelligentes, une autre technologie fait son apparition : le «vehicle-to-grid» (V2G). Il offre la possibilité de redistribuer l’énergie stockée dans la batterie vers le réseau électrique, lorsque le prix de revente de ces électrons est plus élevé que celui d’achat. «La voiture n’est plus seulement un poste de dépense. Elle devient un actif énergétique qui génère de la valeur», indique Giuseppe Maouche. Renault, un pionnier du V2G depuis le lancement de sa R5, commercialise via sa filiale Mobilize des bornes adaptées, dès 1 299 euros (hors crédit d’impôt). Marion Humeau, directrice des opérations de Mobilize en France, parle d’un nombre d’installations «exponentiel». «Le client peut économiser 50 euros par mois sur sa facture d’énergie. En seize mois, l’équipement est rentabilisé si on prend en compte le crédit d’impôt», souligne-t-elle. A noter que ces gains dépendent de la durée de branchement : plus la voiture reste en charge, plus elle génère des économies.
En raisonnant en «coût total d’utilisation» (intégrant le prix d’achat, l’énergie, la maintenance, etc.), EY estime que les économies réalisées par rapport à un véhicule thermique de même catégorie varient de 450 euros par an pour une voiture compacte, à 1 850 euros pour un SUV. Certes, pour les 45% de Français vivant en copropriété, déployer une telle borne s’avère plus complexe, entre les travaux de câblage et les autorisations à obtenir auprès du syndic. «C’est parfois un parcours du combattant. Mais demain, ce sera aussi banal que d’installer une box Internet», promet Giuseppe Maouche.
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