C’est une première mondiale : Vinci Autoroutes teste sur 1,5 km de l’A10, au niveau d’Angervilliers, dans l’Essonne, une technologie qui permet aux véhicules électriques de se recharger… en roulant. Développé avec la société Electreon, ce tronçon expérimental marque une étape clé avant un déploiement envisagé sur les autoroutes françaises d’ici à 2035. Au volant d’un véhicule électrique équipé d’un récepteur, le conducteur voit sa batterie se remplir automatiquement : 15 kWh, 18 kWh, 25 kWh… «La puissance peut même dépasser les 300 kWh», précise Guillaume Demond, manager technique chez Electreon, dans les colonnes du Parisien ce mardi 25 novembre.

Ce projet, baptisé Charge as You Drive (chargez en roulant), inaugure «la première autoroute au monde à recharge dynamique par induction». Sous la chaussée, 912 bobines ont été installées l'hiver dernier, alimentées par des armoires électriques reliées au réseau local. «Quand les véhicules munis de récepteurs passent sur ces bobines, cela envoie une impulsion électrique qui permet de recharger la batterie et d’alimenter le moteur», explique Guillaume Demond.

Des tests prometteurs sur l’A10

Après des essais en laboratoire et sur circuit fermé, Vinci Autoroutes teste désormais le dispositif en conditions réelles avec différents véhicules : poids lourd, utilitaire, voiture et bus. Tous les premiers tests se révèlent concluants, sans aucun «échauffement de la chaussée», se réjouit Pierre Delaigue, directeur Mobilités connectées, autonome, électrique chez Vinci Autoroutes. Le poids lourd testé atteint une moyenne de 200 kWh, avec des pics au-delà de 300 kWh, précisent nos confrères.

De quoi répondre au défi majeur : décarboner de 90% les poids lourds d’ici 2040 selon les règles européennes. Pour Vinci, la recharge dynamique offre l’avantage de se passer de grosses batteries, coûteuses, lourdes et limitées en autonomie. Selon le directeur, l’Etat souhaite équiper 9 000 km d’autoroutes d’ici 2035, pour un budget de 36 milliards d’euros financé en partie par le plan France 2030.

Si les véhicules légers pourront eux aussi en profiter, certains observateurs relativisent l’impact à court terme. «Ce ne sera pas une révolution», estime Christophe Debonne, président de l’Association francilienne pour l’usage du véhicule électrique, rappelant que les stations de recharge sont déjà nombreuses sur autoroute. Reste la question du coût pour les automobilistes. «Tout reste encore à écrire», reconnaît Pierre Delaigue, qui assure néanmoins que la recharge en roulant devrait être moins chère que celle en station, car facturée selon la puissance réellement utilisée.

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