Renault a confirmé la réussite de sa nouvelle gamme de voitures en publiant ce jeudi un chiffre d'affaires en hausse de 7,4% en 2024, à 56,2 milliards d’euros, et une marge opérationnelle record. «Ces bons résultats sont le fruit de notre offensive produit et de la réduction des coûts», s'est félicité le directeur financier de Renault, Thierry Piéton, lors d'un point presse. «Renault Group n'a jamais été aussi fort et bénéficie de fondamentaux solides.» La marge du constructeur automobile français (marques Renault, Dacia, Alpine) atteint 7,6% du chiffre d’affaires, un chiffre supérieur à ce qu'attendaient les analystes.

Elle est réduite à 7,4% (mais reste un record) si l'on prend en compte les 385 millions d’euros que Renault a payés à Horse, sa nouvelle coentreprise avec le Chinois Geely, qui produit ses moteurs à essence et hybrides. Le directeur général du groupe Luca de Meo a mis en avant dans un communiqué «la transformation en profondeur du groupe portée par un travail collectif remarquable».

«Beaucoup plus flexible, efficace et performante»

«Nous avons fait de Renault Group une entreprise beaucoup plus flexible, efficace et performante», a souligné le dirigeant italien, parti pour un deuxième mandat de quatre ans à la tête du groupe au Losange. Par ailleurs, après des années de réduction des effectifs, les usines sont désormais «utilisées à 90% en moyenne sur le périmètre du groupe, ce qui fait que nous ne sommes pas forcés de vendre des véhicules non profitables», a souligné M. Piéton.

Le groupe a cependant vu son bénéfice net chuter à 800 millions d'euros, freiné notamment par une moins-value de 1,5 milliard d'euros sur la cession de ses actions Nissan, a précisé le groupe dans un communiqué. Sans Nissan, ce bénéfice aurait été de 2,8 milliards d’euros (+21% sur un an). Le conseil d'administration a proposé un dividende de 2,20 euros (+19% sur un an). Les nouveaux véhicules (Renault Scenic, Rafale, Dacia Duster) ont représenté 24% des ventes au dernier trimestre, ce qui laisse augurer une amélioration des ventes début 2025, a souligné Thierry Piéton.

«Renaulution»

La Renault 5 électrique, symbole de cette «Renaulution», enregistre des prises de commande «meilleures» que prévues dans les pays d'Europe où elle a été lancée pour le moment. Et elle attire les clients dans les concessions Renault, provoquant un «effet de halo» sur le reste des ventes, s'est félicité M. Piéton. Cependant, les modèles électriques ne représentent encore que 9% des ventes en Europe, portées plutôt par les hybrides, où Renault est deuxième derrière Toyota. Le groupe estime que les normes européennes d'émissions de CO2 (CAFE) pourraient lui coûter un point de chiffre d'affaires en 2025, soit environ 550 millions d'euros, via des baisses de prix sur ses voitures électriques pour atteindre ses objectifs de vente.

Renault prévoit ainsi une marge opérationnelle stable, supérieure à 7%, pour l'année 2025. Thierry Piéton a répété que Renault avait «exprimé le souhait» de ne pas s'allier à d'autres constructeurs, comme l'a fait Stellantis avec Tesla. Ce type d'alliance est «très contre-productif» et Thierry Piéton a «bon espoir» que la règle en discussion en ce moment à Bruxelles «sera relaxée d'une manière ou d'une autre».