Luca de Meo a pris du poids… dans les comptes de son entreprise. Depuis son arrivée en 2020 chez Renault, le directeur général s’est en effet montré déterminant dans le développement du groupe automobile français, orchestrant un redressement stratégique ambitieux, qui commence à se voir dans les chiffres. Par exemple, la marge opérationnelle a atteint un record l’an passé, et dépassé les 4,3 milliards d’euros, soit 3,5% de plus qu’en 2023. Cette montée en puissance se reflète logiquement sur la fiche de paie du patron, au titre de 2024. Le dirigeant italien francophone de 58 ans a ainsi vu sa rémunération totale annuelle atteindre plus de 12,86 millions d’euros, selon le Document d'enregistrement universel de Renault (incluant le rapport financier annuel) publié le 14 mars dernier. Une rétribution plutôt généreuse, puisqu’elle a plus que doublé par rapport aux 5,53 millions d’euros perçus l’année précédente, soit précisément une hausse de +132% sur un an.

4,37 millions d’euros pour récompenser Luca de Meo

Dans le détail, Luca de Meo a touché un salaire fixe en hausse de 31%, atteignant 1,7 million d’euros, contre 1,3 million d’euros en 2023. Sa part variable (liée aux bons résultats de l’entreprise) s'est aussi nettement améliorée, et a bondi de 84,5%, pour atteindre près de 3,6 millions d'euros, contre 1,95 million un an plus tôt. A ce salaire global de 5,3 millions d’euros, le patron peut en outre ajouter près de 3,2 millions d’euros d’actions Renault, dites actions de performance, qui correspondent à une part de rémunération variable à long terme. Il n'en avait perçu que pour 2,03 millions l’an passé (hausse de 57% sur un an). Pour finir, Luca de Meo s'est vu distribuer 153 430 actions de performance à titre exceptionnel, validées en mai 2024 à l’occasion du renouvellement de son mandat de directeur général, et pour saluer les premiers succès de son plan stratégique Renaulution. Ces actions ont une valeur de plus de 4,37 millions d’euros, alors que l’année précédente, elles ne valaient que 143 784 euros…

En comparaison, les “avantages de toute nature” dont le patron bénéficie, dont deux voitures de fonction et une voiture avec chauffeur, peuvent sembler minimes, à 16 800 euros.

Cette enveloppe ne manquera pas d’alimenter le débat sur les salaires des grands patrons, à l’heure où l’industrie automobile est chamboulée. Même si le groupe doit, selon Renault, maintenir l'attractivité de cette rémunération de directeur général par rapport aux 13 autres sociétés concurrentes du secteur, comme Stellantis et Volkswagen, ou à l’activité connexe, comme Michelin ou Siemens. Signalons que cette rémunération reste bien en-deçà de celle de Carlos Tavares, l’ex-patron de Stellantis. Pourtant remercié en fin d’année dernière, le boss a en effet empoché un total de 23,1 millions d'euros de rémunération, au titre de 2024, selon les rapports officiels du groupe…

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