C’est un phénomène auquel plus d’un automobiliste a été confronté ces dernières semaines. Lancée à vive allure, une voiture pile soudainement jusqu’à provoquer un accident. Une scène catastrophe de «freinages fantômes» qui tend à se répéter, à tel point que le ministère des Transports a pris la décision de lancer une enquête le 15 août dernier sur ce phénomène inquiétant. Il faut dire que les signalements de tels faits ne cessent de s’accumuler et soulèvent de véritables questions de sécurité routière.

Parmi les faits marquants, la lanceuse d’alerte Joanna Peyrache a subi un dysfonctionnement similaire au volant de sa Peugeot 208. Alors qu’elle se trouvait sur l’autoroute, sa voiture a brutalement freiné entre 110 et 130 km/h, ce qui a provoqué une collision avec le véhicule qui la suivait, rapporte le site L'automobiliste. Fort heureusement, si la conductrice n’a souffert que de blessures légères et malgré le refus de la justice de procéder à une expertise de son véhicule, cette dernière a reçu plus de 500 signalements similaires en l’espace de six semaines. «Je roulais à 110 km/h, il pleuvait et le freinage d’urgence s’est enclenché automatiquement. La voiture a pilé entraînant un tête-à-queue qui s’est terminé dans la glissière de sécurité», a confié une autre automobiliste dont le rapport transmis par le constructeur - Tesla en l’occurrence - a confirmé que la conductrice n’a «pas levé l’accélérateur ni freiné».

Vers une défaillance de capteurs ?

Si aucun constructeur ne semble épargné par ce phénomène, Peugeot, Citroën ou Skoda, plusieurs d’entre eux ont ainsi fait le choix de procéder à un rappel massif de leurs voitures. «Nous sommes à la disposition des autorités pour apporter notre contribution», a par ailleurs fait savoir le géant de l’automobile Stellantis. Alors que depuis 2022, l’outil de freinage d’urgence est devenu obligatoire sur tous les véhicules neufs, plusieurs automobilistes ont fait état de défaillances du dispositif, rapporte Ouest-France. «Le freinage d’urgence automatique (AEB) s’appuie sur des capteurs (caméras, radars) qui détectent en permanence la présence d’un obstacle», explique le vice-président de la Fédération française de l’expertise automobile, Christophe Theuil.

Bien qu’il reconnaisse que cet outil n’est pas «infaillible», plusieurs hypothèses pourraient permettre d’expliquer la recrudescence de ces phénomènes de «freinages fantômes» comme la météo qui peut dans certains cas «perturber les capteurs» ou des dysfonctionnements technologiques «avec des capteurs mal calibrés» après un changement de pare-brise. «L’absence de mises à jour des logiciels ou l’interaction avec d’autres systèmes», peuvent donc être autant d’explications possibles précise l’expert.