«"Travailler plus" oui, si c'est surtout "travailler mieux"». Marylise Léon, la secrétaire Générale de la CFDT a rappelé l'importance de garantir des conditions de travail décentes avant de discuter de la question des départs à la retraite pour le syndicat. «La question de l'emploi des jeunes et des seniors doit être reposée et je pense que c'est plus important et plus prioritaire que la question du décalage de l'âge légal» a-t-elle déclaré sur le plateau de la matinale de TF1, lundi 13 octobre.

Selon Marylise Léon, ce sont les travailleurs eux-mêmes qui exprimaient une incapacité à travailler longtemps dans certains secteurs. «Les milliers de manifestants dans la rue début 2023 nous disaient : "nous ne sommes pas en capacité de travailler jusqu'à cet âge-là"» à propos du décalage de 62 ans à 64 ans décidé par le gouvernement d'Élisabeth Borne à cette époque. La secrétaire Générale du syndicat a averti que la suspension de la réforme des retraites était «la condition sine qua non de la stabilité politique».

Apaisement démocratique

Sans mettre en cause l'importance de trouver un budget rapidement, Marylise Léon a estimé sur TF1, que la «question de l'apaisement démocratique est au moins aussi importante». «La priorité pour la CFDT, c'est figer l'âge légal (de départ à la retraite) parce que c'est la mesure qui a le plus d'impact, quatre fois plus d'impact que le nombre de trimestres à avoir pour pouvoir partir à taux plein. «On sait que ce sont des centaines de milliers de personnes qui vont être concernées par le fait qu'on bloque le compteur du décalage de l'âge légal à 62 ans et neuf mois», a-t-elle résumé.

Depuis que la question d'une négociation sur la réforme des retraites est revenue sur le devant de la scène, Élisabeth Borne a tenu à préciser le cadre de ce retour en arrière. «Dans le contexte actuel, pour avancer, il faut savoir écouter et bouger», a lancé l’ancienne Première ministre, évoquant certaines «pistes d’amélioration portées par les organisations syndicales, notamment sur la pénibilité et la situation des femmes». Élisabeth Borne a insisté sur la suspension de la réforme plus que son abrogation.