La possible suppression de l'abattement fiscal de 10% des retraités n'en finit pas de provoquer des remous dans le paysage politique. Le gouvernement ne l'exclut pas dans le cadre de l'élaboration du budget 2026 de l'Etat, pour lequel il ambitionne de trouver 40 milliards d'euros d'économie. Mais cette mesure – qui rapporterait 4,6 milliards d'euros à l'Etat – rencontre une très vive opposition dans les rangs parlementaires de LFI, LR et le RN.

Comme le rappelle Ouest-France, cette déduction de 10 % sur les pensions réduit le revenu imposable des personnes retraitées. L’abattement est plafonné à 4 399 euros par foyer fiscal. Au-delà de 43 990 euros de revenus annuels (pour une part fiscale), l’abattement tombe sous les 10 %. Et de prendre l'exemple d'un retraité célibataire dont la pension s'élèverait à 20 000 euros par an. Sans l’abattement de 10 %, son revenu imposable passerait de 18 000 à 20 000 euros. Comme il est dans la tranche à 11 %, il verrait son impôt augmenter de 220 euros par an (2 000 euros x 11 %). Le même calcul pour un célibataire touchant 40 000 euros (tranche à 30 %) aboutit à une hausse de 1 200 euros.

«Les retraités ont le sentiment d'être des boucs émissaires» déplore la CFDT Retraités

D'après les évaluations de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la hausse d’impôts moyenne annuelle s’échelonnerait de 10 euros à 860 euros, en fonction des ressources des douze millions de ménages concernés. Mais les 15 % de foyers les plus modestes y échapperaient. Du côté de la CFDT Retraités, Claude Wagner commente : «La CSG est calculée en fonction du revenu fiscal de référence. Il y a quatre taux de CSG pour les retraités. Une suppression de l’abattement pourrait faire passer certains à la tranche supérieure.»

Cette suppression est donc jugée injuste par l'organisation syndicale et les membres de son forum en ligne, où certains se sentent pris en tenailles : «Les retraités ont le sentiment d’être des boucs émissaires», poursuit Claude Wagner, pour qui la solution serait peut-être de baisser le plafond : «Ce serait un moindre mal, estime-t-il, s’il passait à 3 000 euros par exemple, cela épargnerait les petites retraites.» Dans ce cas, le taux d’abattement de 10 % diminuerait au-delà de 30 000 euros de pension annuelle pour une part fiscale.

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