Alors que les députés ont attaqué la partie «recettes» de la loi de finances 2025 depuis lundi 21 octobre, la question épineuse des retraites revient au goût du jour. Initialement, les 17 millions de retraités français devaient bénéficier dès le début de l’année 2025 d’une augmentation indexée sur l’inflation, soit une hausse estimée à 2,3% de leurs revenus. Mais le gouvernement a jeté un froid sur cette revalorisation, annonçant le report de six mois de cette hausse, pour juillet 2025. Cela permettrait à l’État d’économiser, en début d’année, près de quatre milliards d’euros.

Finalement, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin est revenu sur cette décision, se disant favorable à une protection des petites retraites contre ce gel des pensions. Un système à deux vitesses dont les seuils restent encore à définir. Les montants de 1 200, 1 400 et 1 600 euros ont été toutefois été évoqués comme montants limites entre les retraites gelées et les retraites qui verront bien une revalorisation en janvier. Ces seuils – qui représentent les montants bruts des pensions – doivent être débattus à l’Assemblée.

>> Notre service - Comparez les performances des plans d’épargne retraite (PER) grâce à notre simulateur

45% des retraités sous les 1.200 euros bruts

«On va retomber sur un biais qu'on peut avoir dans d'autres dispositifs», assure pour sa part Emmanuel Grimaud, fondateur de l’organisme Maximis Retraite, au micro d’Europe 1. Il estime que des injustices pourraient exister si seules les pensions servent à déterminer le plafond des retraites gelées. «Une personne qui a 1 001 euros ne sera peut-être pas concernée, alors qu'une personne qui a 900 euros de retraite et un patrimoine significatif, lui, verra une revalorisation», illustre-t-il.

En France, la moyenne des retraites, toutes pensions confondues, se situe à 1 558 euros net. Mais ce montant cache de grosses disparités : près de 45% de la population retraitée touche en réalité une retraite à moins de 1 200 euros bruts, qui représente environ 1 100 euros net, précise Le Journal de l’Economie. Les retraités sont 63% à être sous la barre des 1 600 euros mensuels de pension.