
Sommaire
- Qu’est-ce que le régime de la retraite de base en France ?
- Quelle différence entre la retraite de base et la retraite complémentaire ?
- De quels critères dépend le montant de la pension retraite de base ?
- Comment calculer sa retraite de base ?
- Comment demander sa retraite de base ?
- Quel est le montant minimal de la retraite de base en 2025 ?
- Est-ce que le minimum contributif s’ajoute à la retraite ?
- Quelle est la durée d’assurance retraite ?
- Comment bénéficier de trimestres supplémentaires ?
- Qu’est-ce que la bonification pour la retraite de base ?
- Qu’est-ce que la décote de la retraite de base ?
- Qu’est-ce que la surcote pour la retraite de base ?
Qu’est-ce que le régime de la retraite de base en France ?
Principe de la retraite de base
La retraite des salariés est composée de deux régimes : le régime de base et le régime complémentaire. Dès qu’un actif débute sa carrière professionnelle, l’Assurance retraite ou la MSA ouvre en son nom un compte individuel retraite où il cotise pour sa retraite de base.
Le salarié y verse des cotisations retraite, prélevées sur son salaire, qui sont converties en trimestres d’assurance retraite. Lorsqu’il a rempli les conditions pour pouvoir partir à la retraite, sa pension de base lui est versée chaque mois par l’Assurance vieillesse du régime général de la Sécurité sociale.
Les actifs concernés par la retraite de base
Couvrant près de 30 millions de cotisants (70 % des actifs) et plus de 15 millions de retraités, le régime général de la Sécurité sociale est, de loin, le plus important de France. Il y a de fortes chances pour que vous soyez concerné.
Tous les salariés du privé, ainsi que, depuis 2020, les artisans et les commerçants, sans oublier la plupart de ceux qui exercent une profession libérale non réglementée, sont affiliés au régime de la Sécurité sociale. Certains dirigeants, comme les gérants minoritaires de SARL, y sont aussi affiliés.
Revalorisation régulière des retraites du régime général
Pour compenser l’évolution des prix à la consommation, les pensions de retraite de base sont régulièrement revalorisées. Au 1er janvier 2025, une augmentation de 2,2 % a été appliquée aux pensions du régime général.
Quelle différence entre la retraite de base et la retraite complémentaire ?
Retraite de base
La retraite de base, gérée par le régime général de la Sécurité sociale, fonctionne selon un système par répartition, où les cotisations des actifs financent les pensions des retraités. Son montant est calculé en fonction du revenu annuel moyen, du taux de liquidation et du nombre de trimestres cotisés.
Retraite complémentaire
La retraite complémentaire, obligatoire pour la plupart des travailleurs, vient s’ajouter à la retraite de base. Elle est gérée par des organismes spécifiques comme Agirc-Arrco pour les salariés du privé et repose sur un système à points.
Ainsi, les cotisations versées durant la carrière permettent d’accumuler des points, qui sont convertis en pension au moment du départ à la retraite. Le montant de la retraite complémentaire est obtenu en multipliant le nombre de points acquis au cours de sa carrière par la valeur du point de retraite.
De quels critères dépend le montant de la pension retraite de base ?
Le montant de pension issu de ce régime dit “de base” (par opposition aux régimes “complémentaires”) dépend de trois éléments distincts ?
Le Revenu Annuel Moyen (RAM)
Le RAM correspond à la moyenne des salaires bruts soumis à cotisations durant les 25 meilleures années de la carrière pour les assurés du régime général. Pour ceux qui n’ont pas travaillé 25 ans, la moyenne est calculée sur toutes les années cotisées. Seules les rémunérations dans la limite du plafond de la Sécurité sociale sont prises en compte.
Le taux de liquidation
Le taux maximal est de 50 % du revenu annuel moyen. Pour bénéficier du taux plein (50 %), l’assuré doit remplir une des deux conditions suivantes :
- Avoir validé le nombre requis de trimestres en fonction de son année de naissance (par exemple, 172 trimestres pour les personnes nées à partir de 1965).
- Atteindre l’âge du taux plein automatique, fixé à 67 ans, quel que soit le nombre de trimestres validés.
En cas de trimestres manquants, une décote est appliquée, chaque trimestre manquant réduisant le taux de liquidation de 1,25 %.
Seul le temps d’activité sur le sol français est pris en compte
Notez que, pour calculer le nombre de trimestres acquis, l’assurance retraite ne prend pas uniquement en compte le temps d’activité sur le sol français. Elle considère aussi les périodes travaillées dans les autres pays de l’Union européenne et dans ceux ayant signé une convention de Sécurité sociale, comme les États-Unis, le Canada ou le Japon.
Sont également validées les périodes où vous avez travaillé pour une institution européenne ou pour certains organismes internationaux.
La durée d’assurance
Il s’agit du nombre de trimestres cotisés ou assimilés (maladie, chômage, maternité…). Plus l’assuré a de trimestres validés, plus il se rapproche du taux plein et d’une pension complète. Un minimum contributif garantit un montant plancher pour ceux ayant cotisé toute leur carrière avec des revenus modestes.
Le rapport entre la durée de cotisation et celle exigée pour obtenir une pension sans décote, appelée durée de "référence", influence directement le montant de votre pension. En résumé, plus un assuré a cotisé longtemps avec un salaire élevé, plus sa retraite de base sera importante.
La durée de référence
Dernier paramètre essentiel de la formule de calcul de votre pension de retraite de base : la durée d’assurance de “référence”. C’est la durée de cotisation que les experts en statistiques considèrent comme normale pour toucher une pension complète, dite “non proratisée”.
Pour les assurés nés à partir de 1948, la durée de référence est identique à celle requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein (par exemple, de 172 trimestres pour les générations nées à partir de 1965).
Comment calculer sa retraite de base ?
Formule de calcul
La formule de calcul est ainsi résumée : Salaire annuel moyen × Taux de liquidation × (Durée de cotisation/Durée de référence) = Montant de la retraite de base.
Sachez toutefois qu’elle peut être majorée pour tenir compte de votre situation personnelle (nombre d’enfants élevés, incapacité de travail…). Et si, une fois la durée de référence atteinte, vous prolongez votre activité professionnelle au-delà de l’âge légal de départ, vous pouvez même obtenir une gratification supplémentaire, appelée “surcote”.
Calcul du salaire annuel moyen
Pour le calculer, on prend en compte vos 25 meilleures années de carrière. Votre salaire annuel moyen est égal à la moyenne des salaires bruts perçus au cours des 25 années les mieux payées de votre carrière. Celle-ci ayant peut-être connu des hauts et des bas, il ne s’agit pas forcément de vos 25 dernières années de travail.
Pour établir cette moyenne, on ne tient compte ni des années au cours desquelles votre salaire a été trop faible pour valider un trimestre d’assurance ni des salaires perçus l’année de votre départ à la retraite.
Calcul du salaire annuel moyen si vous avez travaillé moins de 25 ans
On retient alors toutes les années au cours desquelles vous avez cotisé, à condition que vous ayez pour chacune d’elles validé au moins un trimestre. Notez que seuls les salaires sont comptabilisés par votre caisse de retraite.
On n’intègre ni les indemnités versées par la Sécurité sociale en cas de maladie, ni les allocations de chômage ou de reconversion, ni les rétributions de stage en entreprise. Seule exception, les indemnités au titre de la maternité, qui peuvent, sous condition, être retenues à hauteur de 125 % de leur montant.
Estimer le montant de sa retraite avec le simulateur de la Sécurité sociale
L’assurance retraite a mis en place un simulateur en ligne gratuit pour estimer le montant de sa retraite. Mis à jour après l’application de la réforme des retraites, la simulation vous permettra d’évaluer le montant de votre pension calculé sur les nouvelles bases.
Comment demander sa retraite de base ?
La retraite de base n’est pas attribuée automatiquement, il est donc nécessaire d’en faire la demande auprès de l’Assurance retraite. Cette démarche doit être effectuée au moins six mois avant la date de départ à la retraite souhaitée.
Créer un compte retraite
Afin de suivre l’évolution de ses droits et d’anticiper son départ, il faut s’inscrire sur le site de l’Assurance retraite au minimum cinq ans avant la date envisagée de départ à la retraite. Pour cela :
- Rendez-vous sur lassuranceretraite.fret cliquez sur "Mon Espace personnel", puis "Je crée mon espace personnel".
- Fournissez les informations personnelles suivantes : numéro de Sécurité sociale, nom et prénom, date de naissance, adresse e-mail.
Il faudra ensuite choisir un mot de passe. Dès lors, le futur retraité pourra gérer toutes ses démarches depuis son espace en ligne.
Vérifier son relevé de carrière
Avant de faire sa demande de retraite, il est important de s’assurer que tous les trimestres cotisés sont bien enregistrés sur le relevé de carrière. Si des erreurs ou des périodes manquantes sont détectées, il est possible de demander une correction en fournissant des justificatifs (bulletins de salaire, attestations d’emploi, etc.).
À noter que le relevé de carrière est disponible à partir de 35 ans et est mis à jour automatiquement tous les ans.
Suivi et obtention de la pension
Une fois la demande en ligne déposée, il faut compter quatre à six mois pour recevoir la première pension. Le versement de la retraite est ensuite effectué chaque mois, généralement en début de mois suivant. Le suivi des versements et les démarches se dont directement sur le site de l’Assurance retraite via l’espace personnel.
Quel est le montant minimal de la retraite de base en 2025 ?
En 2025, le montant minimal de la retraite de base en France est défini par le minimum contributif (MICO). Ce dispositif garantit aux retraités ayant cotisé toute leur carrière, mais avec des revenus modestes, un minimum de pension.
Rôle du minimum contributif
Le MICOa été instauré pour garantir un revenu plancher aux retraités ayant travaillé toute leur vie avec des salaires modestes. Il permet ainsi d’éviter qu’une carrière longue avec de faibles revenus ne débouche sur une pension trop basse pour vivre décemment.
Ce montant s’applique uniquement à la retraite de base. Les retraités peuvent aussi percevoir une pension complémentaire (Agirc-Arrco pour les salariés du secteur privé) et d’autres aides, comme l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) si leurs ressources restent insuffisantes.
Montants du minimum contributif en 2025
Le minimum contributif simple, fixé à 747,69 euros brut par mois, est destiné aux assurés ayant cotisé suffisamment pour bénéficier d’une retraite à taux plein, mais dont les revenus de carrière sont restés faibles.
Le minimum contributif majoré est porté à 893,65 euros brut par mois pour les personnes ayant cotisé au moins 120 trimestres dans le régime général ou assimilé. Cette majoration vise à récompenser les carrières longues et à garantir une meilleure protection financière aux assurés ayant travaillé un grand nombre d’années malgré des salaires modestes.
Est-ce que le minimum contributif s’ajoute à la retraite ?
Pour toucher le minimum contributif, il faut avoir liquidé toutes ses pensions de retraite obligatoires et bénéficier d’une pension de base calculée à taux plein.
Le total des pensions perçues (base + complémentaire) ne doit pas non plus dépasser un plafond, fixé en 2025 à 1 414,08 euros par mois. Au-delà, il est réduit pour rester dans la limite autorisée.
Quelle est la durée d’assurance retraite ?
Un calcul basé sur la rémunération du salarié
Votre durée d’assurance au régime de base des salariés se mesure en fonction du nombre de trimestres que vous avez cotisés durant votre vie active, ce qui paraît logique. Toutefois, ces trimestres ne sont pas pris en compte de date à date (de façon à totaliser 90 jours), comme on pourrait le penser, mais en regard des cotisations vieillesse payées.
Une cotisation sur la base du Smic horaire
Ainsi, pour valider un trimestre, il suffit aujourd’hui d’avoir cotisé sur la base de 150 fois le Smic horaire brut en vigueur au 1er janvier. Résultat, en 2025, il suffit d’avoir gagné 1.782 euros brut pour valider un trimestre, et 7.128 euros brut pour en valider quatre (maximum par an).
Les salaires non pris en compte
En contrepartie, les gros salaires sont un peu pénalisés : au-dessus d’un salaire brut mensuel égal au Pass, les cotisations versées ne sont plus prises en compte dans le calcul de la durée d’assurance retraite. On ne peut donc pas, avec seulement quelques semaines de travail très bien rémunérées, valider ses quatre trimestres (il faudra travailler au moins deux mois par an).
Signalons enfin que, l’année de votre départ en retraite, seuls les trimestres civils travaillés seront validés, de sorte que, si vous partez en mai 2025, un seul trimestre vous sera accordé, même si votre salaire vous aurait permis d’en obtenir plus.
Comment bénéficier de trimestres supplémentaires ?
Congé maternité
Bien que non cotisés, certains trimestres peuvent s’ajouter à votre durée d’assurance. S’agissant de la maternité, jusqu’au 1er avril 2014, seul le trimestre de l’accouchement était validé. Depuis lors, chaque période de congé maternité (ou de repos d’adoption, cas visant aussi les hommes) supérieur à 90 jours vous rapporte un trimestre.
Maladie ou accident du travail
En cas de maladie ou d’accident du travail, vous engrangez un trimestre pour chaque arrêt de 60 jours consécutifs. De même, e cas d’invalidité, vous aurez droit à un trimestre pour chaque pension perçue à ce titre durant un trimestre civil complet ?
Chômage et carrière militaire
En cas de chômage indemnisé, chaque période de 50 jours chômés donne droit à un trimestre. Enfin, chaque période de 90 jours passés sous les drapeaux valide un trimestre (à condition d’avoir cotisé au régime avant ou après les périodes à valider).
Dans tous les cas, ces trimestres ne sont ajoutés que s’ils vous sont nécessaires pour valider vos quatre trimestres de l’année. Si vous avez été en maladie la moitié de l’année, mais que vos six mois de salaires ont déjà permis de valider quatre trimestres, vous n’en aurez aucun de plus.
Adoption ou naissance d’un enfant
Vous pouvez bénéficier de trimestres supplémentaires si vous avez eu des enfants. Ces derniers s’ajoutent à ceux déjà validés. Pour les enfants nés ou adoptés, les mères ont droit à quatre trimestres par enfant (au titre de la maternité). S’y ajoutent quatre trimestres (au titre de l’éducation ou de l’accueil d’un enfant adopté).
Si les parents n’ont pas fait connaître leur choix à leur caisse de retraite dans les six mois qui suivent le quatrième anniversaire de l’enfant, ces trimestres sont attribués d’office à la mère. Et en cas de désaccord ? Ils seront soit accordés au parent ayant principalement assuré l’éducation de l’enfant ou partagés à parts égales.
Congé parental d’éducation
Les pères et les mères ayant pris un congé parental d’éducation (deux ans au plus par parent à partir du deuxième enfant) peuvent prétendre à une majoration de durée d’assurance égale à la durée du congé, qui n’est toutefois pas cumulable avec celles accordées au titre de la maternité, de l’adoption ou de l’éducation d’un enfant.
Ainsi, si vous avez pris un congé parental d'un an, on ne vous accordera pas cette majoration de quatre trimestres, car vous pouvez obtenir huit trimestres pour enfant né ou adopté (vous empochez automatiquement la majoration la plus avantageuse).
En cas d’enfant ou de parent en situation de handicap
Autre majoration de durée possible, celle accordée aux parents d’un enfant handicapé, ainsi qu’à toute personne s’occupant d’un proche handicapé. Elle est égale à un trimestre par période d’éducation (ou d’aide) de dix trimestres, continue ou pas, plafonnée à huit trimestres.
Cette majoration-là est cumulable avec celles pour enfant élevé ou pour congé parental.
Qu’est-ce que la bonification pour la retraite de base ?
Pour les familles nombreuses
Si vous avez eu au moins trois enfants (ou si vous en avez élevé au moins trois pendant neuf ans avant leur seizième anniversaire), le montant de votre pension de retraite de base sera automatiquement majoré de 10 %.
Cette bonification est accordée au père comme à la mère, dès lors que le parent concerné a été affilié au régime général d’assurance vieillesse des salariés ou dans tout autre régime de base prévoyant cette majoration (celui des commerçants et des artisans notamment).
Cumul et impact fiscal
À noter qu’elle est cumulable avec le dispositif de majoration de durée d’assurance pour enfants nés ou élevés. En revanche, depuis la réforme des retraites de 2014, elle est intégrée dans les revenus taxables du retraité (elle était auparavant exonérée de tout impôt).
Qu’est-ce que la décote de la retraite de base ?
Principe de la décote de la retraite
Si les conditions pour avoir le taux plein ne sont pas remplies, le taux de liquidation de votre retraite subit une décote, qui s’applique aux trimestres manquants, c’est-à-dire ceux qui font défaut pour atteindre la durée d’assurance requise pour le taux plein ou l’âge légal du taux plein, sachant qu’entre les deux solutions on retient la plus avantageuse pour vous.
Exemple
Par exemple, si vous êtes né en 1960 et prenez votre retraite cette année à 62 ans, avec 160 trimestres, il vous manque 20 trimestres pour atteindre 67 ans – l’âge du taux plein de votre génération – mais seulement sept trimestres pour atteindre les 167 trimestres qui sont requis.
Votre décote (0,675 % par trimestre) sera donc calculée sur la base de sept trimestres, cas le plus favorable. Elle sera égale à 4,375 % (7 × 0,675 %), applicable sur le montant de votre pension (ce qui donne un taux de liquidation de 45,625 %, au lieu de 50 %).
Qu’est-ce que la surcote pour la retraite de base ?
Principe de la surcote
Travailler après l’âge légal de départ ? La surcote est un dispositif qui permet d’augmenter le montant de la pension de retraite de base lorsque l’assuré continue à travailler au-delà de l’âge légal de départ tout en ayant déjà validé le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein.
Fonctionnement de la surcote
Si l’assuré remplit les conditions du taux plein, mais décide de poursuivre son activité professionnelle, chaque trimestre supplémentaire cotisé après l’âge légal entraîne une majoration de la pension de base. Le taux de la surcote est de 1,25 % par trimestre supplémentaire, soit 5 % par année complète travaillée en plus.


















