«Conclave» sur les retraites : le patronat relance l'idée de la TVA sociale

Il ne reste plus grand nombre autour de la table après les départs de l’U2P, FO et la CGT. Mais le «conclave» sur les retraites est toujours en cours. Une nouvelle réunion avait d'ailleurs lieu le 3 avril, lors de laquelle le patronat a remis en débat une possible source de financement du système de retraite : la hausse de la TVA, de 20% à 21%. Car pour le Medef et la CPME, le financement des prestations sociales ne peut plus reposer uniquement sur les prélèvements sur salaire, précise France Info. Le président de la CPME, Amir Reza-Tofighi, argumente : «Aujourd'hui, la réforme n'est pas suffisante, ce n'est plus le travail qui doit payer tout le modèle social».

Le patronat met aussi en avant le vieillissement de la population et la baisse de la natalité dans le pays, situation imposant de trouver d’autres sources de recettes. Cette hausse d'un point du taux moyen de la TVA rapporterait, selon les calculs de la CPME, environ 10 milliards d’euros par an. De quoi alléger le coût du travail, augmenter les salaires et embaucher de nouveaux salariés. L'impact sur les consommateurs ? Il serait minime, promet le patronat, pour qui un point de TVA est plus facile à accepter que des hausses d'impôts.

La TVA, un prélèvement très impopulaire en France

Mais peu de chance que les Français voient d'un bon œil une augmentation, même d'un point, de la TVA, considérée comme un prélèvement injuste. Alors, la TVA sociale préconisée par les patrons, les syndicats de salariés, CFDT et CGT en tête, n'en veulent pas. A priori, le gouvernement ne devrait pas non plus y être favorable. D'autres avant ont essayé et l'ont regretté. Comme le rappelle France Info, en juin 2007, entre les deux tours des législatives, le président Nicolas Sarkozy, avait envisagé la TVA sociale, provoquant une baisse du nombre de députés à droite. En 2012, il l’avait adoptée en relevant la TVA de 1,6 point, mais les députés l’avaient abrogée après l'élection de François Hollande.