
Sommaire
- Que signifie le sigle « VRP » ?
- Qu’est-ce qu’un VRP ?
- En quoi consiste le statut de VRP ?
- Quelle est la convention collective des VRP ?
- Faut-il une carte professionnelle pour exercer le métier de VRP ?
- Quelles sont les obligations contractuelles spécifiques à un VRP salarié ?
- Comment devenir VRP ?
- Combien gagne un VRP ?
- Comment rompre un contrat de travail VRP ?
- Quelle retraite pour les VRP ?
- Quelle est la différence entre un VRP et un commercial ?
Que signifie le sigle « VRP » ?
« Voyageur Représentant Placier ». C’est un statut particulier du droit du travail en France, désignant un salarié chargé de représenter une ou plusieurs entreprises pour démarcher la clientèle et vendre des produits ou services. Le statut de VRP est régi par des règles spécifiques en matière de rémunération.
Qu’est-ce qu’un VRP ?
Un VRP (voyageur, représentant placier) est un représentant de commerce qui a le statut de salarié. Il peut être embauché par un ou plusieurs employeurs pour répondre à deux missions principales : prospecter la clientèle et prendre des commandes.
Définition du métier de VRP (Voyageur, Représentant, Placier)
Un VRP (Voyageur, Représentant, Placier) est un salarié dont le métier consiste à représenter une entreprise auprès de clients ou prospects afin de vendre des produits ou services. Son rôle est essentiellement commercial, avec une activité tournée vers la prospection, le suivi de clientèle et la négociation.
Missions du VPR
Le VRP est défini par le Code du travail (articles L7311-1 et suivants). Il s’agit d’un mandataire salarié chargé, de façon exclusive ou non, de démarcher une clientèle, de prendre des commandes et de promouvoir les produits ou services de l’entreprise qu’il représente. Ses missions concernent différents champs d’application :
- La prospection : rechercher de nouveaux clients.
- La représentation : présenter les produits/services de l’entreprise.
- La négociation et vente : conclure des contrats ou prendre des commandes.
- Le suivi commercial : fidéliser et entretenir une relation durable avec la clientèle.
- Le tout avec une certaine autonomie accordée dans l’organisation de son travail.
En quoi consiste le statut de VRP ?
Le statut VRP est encadré par le Code du travail (articles L. 7311-1 et suivants) et par l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 3 octobre 1975 pour les VRP. La convention collective nationale des VRP (IDCC 804, convention n° 3075) prévoit des dispositions spécifiques.
Conditions à remplir
Pour bénéficier du statut de VRP, certaines conditions légales doivent être remplies :
- L’activité doit être exercée pour une ou plusieurs entreprises et non pour soi-même.
- Le représentant ne peut pas réaliser d’opérations commerciales personnelles (il ne doit pas agir pour son compte personnel).
- Il faut qu’il y ait des engagements contractuels (dans le contrat) concernant notamment les produits ou services commercialisés, le secteur géographique ou la clientèle à démarcher, le mode de rémunération (fixe, commissions, mixte).
- Le statut de VRP est d’ordre public : si les conditions sont effectivement remplies, le représentant peut revendiquer le statut de VRP même si le contrat ne le mentionne pas.
VRP exclusif
Le VRP exclusif n’a qu’un seul employeur et son contrat de travail prévoit une exclusivité. Dans cette hypothèse, un revenu minimum est garanti. Il est égal à 520 fois le Smic horaire par trimestre pour un contrat à temps plein (à temps partiel, ce minimum est calculé au prorata). Pour les trois premiers mois, la rémunération minimum est, par exception, égale à :
- 80 fois le SMIC horaire à la fin du premier mois ;
- 220 fois le SMIC horaire à la fin des deux premiers mois ;
- 390 fois le SMIC horaire à la fin des trois premiers mois.
Pour vérifier si ce minimum est atteint, on déduit les frais professionnels éventuellement incorporés ou remboursés. Si la rémunération (commissions + fixe éventuel) n’atteint pas ce minimum, l’employeur doit verser un complément pour atteindre ce plancher.
VRP multicartes
Le VRP multicarte exerce son activité pour plusieurs employeurs ou pour un seul, mais son contrat de travail ne prévoit pas d’exclusivité. Dans ce cas, aucun revenu minimum n’est garanti. La rémunération repose sur les commissions uniquement, à moins qu’un employeur n’accorde un fixe ou une avance sur commissions.
Quelle est la convention collective des VRP ?
La convention collective applicable aux VRP (Voyageurs, Représentants, Planciers) est la convention collective nationale des Voyageurs, Représentants, Planciers, brochure n° 3075, IDCC 804. Elle repose sur l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 3 octobre 1975, étendu par arrêté du 20 juin 1977.
Faut-il une carte professionnelle pour exercer le métier de VRP ?
Il n’existe pas de « carte professionnelle » officielle pour les VRP comparable à celle exigée pour les agents commerciaux ou pour certaines professions réglementées (immobilier, sécurité, transport, etc.). Le statut de Voyageur, Représentant, Placier ne dépend que du contrat de travail conclu avec l’entreprise.
Quelles sont les obligations contractuelles spécifiques à un VRP salarié ?
Le contrat de travail du VRP peut être à durée déterminée ou indéterminée. Le contrat de travail peut prévoir une période d’essai qui ne peut pas être supérieure à trois mois.
Contrat de travail
L’écrit n’est pas obligatoire, néanmoins, lorsqu’il est formulé par écrit, le contrat de travail contient les mentions suivantes :
- le montant de la rémunération ;
- la nature du contrat : CDD ou CDI ;
- une éventuelle clause d’exclusivité, de non-concurrence ;
- les conditions liées au préavis ;
- les conditions d’exercice de l’activité.
Temps de travail d’un VRP exclusif ou non
La réglementation légale sur la durée de travail ne s’applique pas aux VRP, puisqu’elle n’est ni précise ni contrôlable. Ainsi, les VRP ne sont pas concernés par les dispositions légales concernant les heures supplémentaires.
Congés payés
Les VRP bénéficient du droit aux congés payés à raison de 2,5 jours ouvrables par mois de travail effectué, soit 30 jours ouvrables par an. Le montant de l’indemnité de congés correspond à un dixième du gain total (fixe + commissions, hors frais professionnels) durant la période de référence.
Zone géographique
Le contrat de travail doit préciser la zone géographique dans laquelle le VRP exerce son activité de prospection. Cette mention est essentielle, car elle délimite son champ d’action commercial et conditionne parfois l’indemnité de clientèle en cas de rupture du contrat.
Clauses spécifiques
Le VRP est soumis à une obligation de loyauté pendant toute la durée du contrat (ne pas nuire à l’employeur, ne pas démarcher pour ses concurrents, etc.). En matière de concurrence, une clause de non-concurrence peut être prévue, mais elle doit être limitée dans le temps, dans la zone géographique, et donner lieu à contrepartie.
Comment devenir VRP ?
Pas de diplôme obligatoire
Le statut de VRP n’impose pas de diplôme spécifique : il s’agit avant tout d’un statut juridique et professionnel qui repose sur la signature d’un contrat. Ainsi, il est possible de devenir VRP en étant autodidacte, si l’on possède de bonnes qualités relationnelles et un sens commercial développé.
Formations recherchées
Toutefois, les entreprises privilégient souvent des candidats ayant une formation en commerce ou en vente, car cela garantit une meilleure maîtrise des techniques de prospection :
- Les bacs professionnels Commerce ou Vente et STMG (Sciences et Technologies du Management et de la Gestion), spécialité mercatique.
- Le BTS Négociation et Digitalisation de la Relation Client (NDRC), la formation de référence, le BTS Commerce international ou BTS Management commercial opérationnel (MCO).
- Le BUT Techniques de commercialisation (ex-DUT).
- Les licences professionnelles orientées commerce, négociation ou vente.
Compétences nécessaires pour être VRP
Quelle que soit la voie choisie, les formations préparant au métier de VRP visent à développer des compétences clés :
- Savoir prospecter et identifier des besoins.
- Argumenter et négocier efficacement.
- Entretenir et fidéliser une clientèle.
- Gérer ses déplacements et son emploi du temps.
- Utiliser les outils numériques et CRM pour le suivi commercial.
Ces compétences pratiques sont tout aussi importantes que les connaissances théoriques, et elles s’acquièrent souvent par les stages inclus dans les cursus.
Combien gagne un VRP ?
Composition de la rémunération d’un VRP
La rémunération des VRP n’est pas uniforme : elle dépend du contrat signé avec l’employeur. Trois schémas principaux existent :
- Salaire fixe : le VRP perçoit une rémunération mensuelle stable, déterminée à l’avance.
- Salaire fixe + commissions : c’est la formule la plus courante, combinant une base garantie et des commissions proportionnelles aux ventes.
- Commissions seules : la rémunération dépend exclusivement des résultats commerciaux (surtout pour les VRP multicartes).
Dans le cas du VRP exclusif, la loi prévoit une garantie de rémunération minimale équivalente à 520 fois le SMIC horaire par trimestre.
Salaire moyen d’un VRP
Le salaire effectif varie selon le secteur (immobilier, pharmaceutique, agroalimentaire, services), l’expérience et la performance commerciale. En moyenne :
- Un VRP débutant gagne entre 1 900 et 2 200 euros brut par mois (fixe + commissions).
- Un VRP confirmé peut atteindre entre 2 500 et 3 500 euros brut par mois.
- Dans certains secteurs à forte marge (luxe, immobilier, équipements industriels), les meilleurs VRP dépassent 4 000 à 5 000 euros brut par mois, commissions comprises.
Les VRP multicartes ont un revenu plus variable, dépendant du volume d’affaires généré pour chacun de leurs employeurs, mais ils peuvent optimiser leurs gains en se diversifiant.
Frais professionnels
Le métier de VRP implique de nombreux déplacements, ce qui génère des frais professionnels importants : transport, carburant, repas, hébergement, outils de travail. Ces frais doivent être remboursés par l’employeur selon les modalités prévues au contrat.
- Au réel, sur présentation de justificatifs (notes de frais).
- Au forfait, avec une somme fixe versée périodiquement.
- Intégrés aux commissions, c’est-à-dire qu’une partie des commissions est majorée.
Abattement spécifique pour frais professionnels
En matière sociale et fiscale, les VRP bénéficient d’un abattement forfaitaire pour frais professionnels de 26 % en 2025, plafonné à 7 600 euros par an, destiné à compenser ces dépenses. Ils peuvent toutefois renoncer à cet abattement et déduire leurs frais réels s’ils y trouvent avantage.
Imposition des VRP
Sur le plan fiscal, les VRP sont imposés à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des traitements et salaires, comme l’ensemble des salariés. L’abattement spécifique de 26 % ou la déduction des frais réels peuvent réduire le revenu imposable en fonction des choix effectués par le salarié et de ses dépenses réelles.
Comment rompre un contrat de travail VRP ?
Le contrat de travail du VRP peut prendre fin à l’arrivée à son terme en cas de CDD, à la suite de la démission du salarié, pour licenciement, le cas échéant.
Rupture du contrat de travail par l’entreprise
En cas de licenciement, l’employeur doit respecter les règles générales du Code du travail (procédure, indemnités légales de licenciement), mais aussi des règles de préavis propres aux VRP : un mois la première année, deux mois la deuxième, trois mois au-delà.
Une indemnité spéciale appelée indemnité de clientèle peut être versée par l’employeur pour réparer le préjudice subi du fait de la perte de la clientèle. De même, une commission de retour sur échantillonnage est due pour l’indemniser des ordres qui n’ont pas encore été transmis à sa date de départ.
Rupture du contrat de travail par le salarié
Le VRP peut quitter volontairement son emploi par démission, mais il doit respecter un préavis identique à celui applicable à l’employeur. Dans ce cas, il ne bénéficie pas de l’indemnité de clientèle, sauf s’il démissionne pour des motifs légitimes. Il conserve néanmoins son droit à la commission de retour sur échantillonnage.
Rupture conventionnelle
Depuis 2008, les VRP peuvent conclure une rupture conventionnelle avec leur employeur, avec versement d’une indemnité de rupture conventionnelle. Dans ce cas, l’indemnité de clientèle peut également être réclamée si le VRP démontre que la rupture entraîne une perte de clientèle durable dont l’employeur continuera de bénéficier.
Quelle retraite pour les VRP ?
Le VRP est un salarié rattaché au régime général de la Sécurité sociale, ce qui lui ouvre les mêmes droits que tout salarié en matière de couverture maladie, d’allocations chômage et de retraite. Ses cotisations lui permettent d’acquérir des trimestres calculés selon les règles du régime général.
Quelle est la différence entre un VRP et un commercial ?
VRP : un statut juridique spécifique
Le VRP n’est pas seulement un métier, c’est avant tout un statut particulier du Code du travail (articles L.7311-1 et suivants) et défini par un accord national interprofessionnel. Il est salarié et lié à son employeur par un contrat de travail. Ses missions sont la prospection et la prise de commandes.
Commercial : une appellation plus large
Le terme commercial est plus générique : il désigne toute personne chargée de vendre ou promouvoir des produits/services, qu’elle soit salariée classique, indépendante (agent commercial), ou VRP. L’appellation « commercial » recouvre donc plusieurs réalités : télévendeur, ingénieur d’affaires, conseiller commercial, etc.
Ainsi, le statut de VRP combine la souplesse d’un métier commercial itinérant avec la sécurité attachée à un salarié du régime général, notamment pour la retraite.


















