C’est la mesure la plus symbolique peut-être, mais sans doute la plus critiquée. Dans le cadre de la loi de finances pour 2026, François Bayrou a proposé de supprimer deux jours fériés, les lundi de Pâques et 8 mai. Selon le Premier ministre, la mesure pourrait rapporter 4,2 milliards d’euros. «Si on travaille deux jours de plus, alors ça veut dire que le pays tout entier produit plus», s’est-il justifié. Mais la mesure est mal accueillie depuis mi-juillet. «Un très mauvais signe», pour la députée macroniste Violette Spillebout, et surtout une «arnaque absolue», pour la CFE-CGC.

Défendue jusqu’à présent seulement par les membres du gouvernement, la mesure est adoubée par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), du moins le président de la branche Ile-de-France. Invité de TF1 le 13 août, Bernard Cohen-Hadad estime qu’il s’agit d’un «enjeu de finances publiques». S’il considère que «c’est difficile de travailler sans être rémunéré», pour Bernard Cohen-Hadad, «c’est aussi difficile aussi pour les patrons de payer l'État». Il est donc «extrêmement favorable» à la suppression de deux jours fériés.

Eviter un mois de mai «gruyère»

Président du think tank Etienne Marcel et de la Commission du développement économique du Conseil économique social et environnemental régional (CESER), il appelle au «patriotisme économique» des Français, souligne BFMTV. Pour le président de la CPME Ile-de-France, supprimer ces deux jours fériés serait nécessaire pour éviter un mois de mai «gruyère». Il ajoute : «Avec de très gros trous, des ponts, des passerelles, certains entrepreneurs voulaient travailler le 1er-Mai, c'était possible pour eux, pas pour leurs collaborateurs, vous savez la révolte des boulangers.»

Pour Bernard Cohen-Hadad, cela aiderait «si cela aide notre société, il faut passer par là». Plus globalement, le président de la CPME Ile-de-France estime qu’il faut «repenser le nombre d'heures de travail dans l'année». S’il comprend que «personne n'a envie de travailler gratuitement», il ajoute que «du côté des entrepreneurs, personne n'a envie de payer des charges alors que rien n'est encaissé». Alors que les charges pourraient ne pas être alourdies pour les entreprises, Bernard Cohen-Hadad veut voir «si ça marche».

Une suppression au profit des retraites ?

«Ne pensons pas cela comme vexatoire, comme une suppression de droits acquis, mais comme une capacité de penser autrement la durée du travail et la relation au travail», ajoute le président de la confédération régionale. Au niveau au-dessus, Amir Reza-Tofighi «a proposé de supprimer des jours fériés, mais de les reverser au financement des retraites». Plusieurs mouvements de contestation sont déjà prévus à la rentrée.