
C’est le «mensuel» le plus lu par les français. Chaque mois, 15 millions de salariés, sur la vingtaine de millions d’actifs que compte le pays, consultent leur fiche de paie dès sa réception. Mais parviennent t-ils réellement à décrypter ce document, qui reste difficilement lisible malgré plusieurs mesures de simplification ? Pour la première fois, une étude menée par le Club Landoy, think tank dédié à la révolution démographique, et l'institut de sondage Viavoice, présentée à la presse ce mardi 30 septembre, apporte des éléments de réponses à cette question.
Premier enseignement de l'enquête, qui s’appuie sur les réponses d’un échantillon représentatif de 1 000 salariés issus du secteur public et privé, seuls 13% des actifs déclarent comprendre toutes les cotisations inscrites sur la fiche de paie. 66% des salariés disent n’en comprendre que quelques-unes, et 20% aucune. «La complexité de nos fiches de paie est le reflet de la complexité du financement de notre système social, souligne Sibylle Le Maire, directrice exécutive du groupe Bayard et fondatrice du club Landoy. Nous pensons qu’une meilleure compréhension contribuera à améliorer la culture économique et financière des Français.»
L’étude démontre également que l’ordre de grandeur des cotisations n’est pas non plus clair pour la plupart des salariés. Lorsqu'ils sont interrogés sur le classement des grandes familles de cotisations, seuls 37% des sondés placent correctement les retraites en première place, et il se sont que 19% à citer la maladie en deuxième position et 19% à mentionner l'assurance chômage en troisième.
Une salarié sur deux pense cotiser pour sa retraite
Plus étonnant encore, seulement un salarié français sur deux (52%) a conscience que ses propres cotisations retraites ne financent pas leur future pension, mais bien celles des retraités actuels. Preuve que le système de répartition, qui régit notre système des retraites, reste très mal compris.
Autre chiffre qui interpelle, 68% des actifs interrogés pensent avoir accès à l’assurance maladie grâce à leurs cotisations salariales. Or il s’agit pourtant d’un droit universel, certes financé par les cotisations, mais qui n’est pas conditionné à leur seul versement. De plus, la contribution sociale généralisée (CSG), affectée principalement au financement de la protection sociale, est largement incomprise par la majorité des salariés. En effet, 59% d’entre eux avouent d’eux même ne pas savoir à quoi sert la CSG prélevée sur leur salaire. Pour rappel, cet impôt prélevé directement sur les salaires des actifs permet de financer une partie de la protection sociale.
«Notre étude confirme l'attachement des Français à leur système de protection sociale mais révèle que sa nature et son fonctionnement restent flous pour une majorité des salariés», explique Maxime Sbaihi, directeur stratégique du club Landoy. Enfin, notons que la notion de salaire brut reste flou pour la majorité des actifs, puisqu’ils sont seulement 17% à avoir choisi la bonne définition, à savoir «ce que l’employeur doit au salarié après avoir payé les cotisations patronales».




















