
C’est une rentrée morose pour le marché de l’emploi. Alors que le nombre d'entreprises qui envisagent de recruter au moins un cadre en cette fin d'année est au plus bas, une étude du cabinet de recrutement LHH indique que les budgets d’augmentation salariale pour 2025 se contractent encore. «La baisse des enveloppes budgétaires n’est pas une surprise avec la réduction de l’inflation, dans un environnement marqué par des incertitudes multiples, comme des finances publiques sous tension, et un contexte politique et géopolitique sensible», explique Delphine Landeroin, spécialiste des politiques de rémunération chez LHH.
Dans le détail, les budgets d'augmentation des entreprises pour 2025 atteignent un taux médian de 2,1% en moyenne cette année, contre 3,5% en 2024 et 4,75% en 2023. Si neuf entreprises sur dix déclarent avoir alloué un budget d’augmentation pour les salaires cette année, les hausses devraient rester ciblées, individuelles et majoritairement réservées aux cadres. Seule bonne nouvelle, l'étude explique que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à mettre en place des mesures spécifiques à destination des bas salaires. Près d’une entreprise sur deux prévoit ainsi des hausses plus importantes pour les premières tranches de rémunération, et un quart a revu les grilles internes ou instauré des minimas.
Des efforts pour les bas salaires
Si les augmentations salariales sont limitées cette année, les entreprises poursuivent en revanche leurs efforts pour soutenir le pouvoir d’achat de leurs collaborateurs, en maintenant des compléments de rémunération. Elles sont par exemple 50% a déclarer avoir augmenté leur participation aux repas de leur salariés en 2025, 30% a avoir renforcé le dispositif de soutien au transport et 30% à avoir mis en place un système de rémunération variable.
Autre avancée, les entreprises françaises accélèrent leur transition vers plus d’équité, notamment en vue de l’entrée en vigueur d’ici juin 2026 de la directive européenne sur la transparence des rémunérations. Un tiers des entreprises prévoient en effet un budget dédié à l’égalité salariale femmes-hommes en 2025, avec un taux médian stable autour de 0,2% du budget total consacré aux augmentations. «Les entreprises ont tout intérêt à poursuivre leurs efforts pour l’égalité salariale femmes-hommes mais aussi plus largement en cherchant à objectiver plus formellement l’ensemble de leurs pratiques, poursuit Delphine Landeroin. Avec la nouvelle directive européenne, l’exigence de transparence deviendra concrète et mesurable.» Pour rappel, la directive sur la transparence des rémunérations du 10 mai 2023 impose notamment aux entreprises de plus de 100 employés de déclarer les écarts salariaux à profil identique, avec obligation de correction si les écarts non justifiés dépassent 5%. Elle entrera en vigueur en France d’ici juin 2026.


















